Depuis la crise sanitaire de la Covid-19, les Français ont fait exploser les encours de leurs livrets d’épargne. Une tendance qui s’est accrue en 2022 avec le double relèvement du taux d’intérêt des deux livrets défiscalisés. Or le gouvernement a un projet : la création d’un nouveau livret qui ciblerait réellement l’industrie « verte ». Mais va-t-il intéresser les épargnants ?
Épargne : bientôt un nouveau livret plus « vert » mais plus risqué ?
Plus de 500 milliards d’euros d’épargne sur les livrets défiscalisés
La sur-épargne cumulée en 2020 et 2021, sur fond de crise sanitaire et confinements, n’a pas été dépensée par les ménages. Ces derniers ont joué les fourmis plutôt que les cigales, et ont été incités à poursuivre cette tendance en 2022. Car le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) ont connu deux hausses des taux d’intérêt successives. En janvier 2023, le taux affiche 2%, quatre fois plus qu’un an auparavant.
Résultat : fin novembre 2022, l’encours cumulé des livrets A et LDDS franchissait à nouveau la barre des 500 milliards d’euros. Un record qui devrait se confirmer avec les données de décembre 2022 et, surtout, le versement des intérêts annuels.
Quant à la tendance, elle va se poursuivre. Au 1er février 2023, une nouvelle hausse du taux d’intérêt est attendue, sur fond d’inflation record. Le taux pourrait dépasser les 3% par an, ce qui incitera encore les ménages à cumuler de l’épargne. Et ce, malgré le fait que cette dernière perde de la valeur, les intérêts ne compensant pas l’inflation.
Un livret plus vert et plus risqué en préparation ?
L’épargne des deux livrets défiscalisés finance de nombreux projets, dont le logement social (pour le Livret A) ou encore les PME et l’économie sociale (pour le LDDS). Mais Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, veut aller plus loin. Pour lui, le LDDS « n'a de durable et solidaire que le nom », a-t-il déclaré lors de ses vœux, le 6 janvier 2023.
Il veut donc créer un nouveau Livret ayant pour objectif de financer clairement des projets dans ce domaine. Et répondre ainsi aux critiques des associations qui jugent que le financement des projets écologiques est faible en France.
Mais il reste la question de l’attrait de ce nouveau livret d’épargne. Car Bruno Le Maire l’a annoncé, rappellent Les Echos, en décembre 2023 : le livret serait « moins liquide » et avec « une part de risque un peu plus élevée » que les deux livrets défiscalisés qui collectent milliard sur milliard chaque mois. En contrepartie, il serait garanti aux épargnants que l’utilisation de leur argent se fasse pour le bien de la planète. Suffisant pour convaincre ?