Elle n’a rien perdu de son caractère, mais tout changé sous le capot. Dans un marché saturé de modèles électriques, une icône automobile de Renault opère un retour remarqué.
Essai de la Renault 4 électrique : bilan du modèle 2025

Le 15 mai 2025, Renault a dévoilé une réinterprétation électrique de l’un de ses modèles les plus emblématiques : la Renault R4 E-Tech. En prolongement de la Renault 5, la marque poursuit sa stratégie de modernisation de ses anciennes icônes à travers une électrification totale de la gamme. Produite à Maubeuge, cette nouvelle version entend concilier mémoire affective et exigences technologiques. L’essai grandeur nature mené au Portugal fournit les premières réponses à cette ambition.
Un essai révélateur pour les ambitions de Renault
La R4 E-Tech repose sur la plateforme AmpR Small, partagée avec la R5. Elle est proposée avec une motorisation synchrone à rotor bobiné développant 150 chevaux pour un couple de 245 Nm. Cette configuration lui permet d’atteindre les 100 km/h en 8,2 secondes et d’atteindre une vitesse maximale de 150 km/h, ce qui correspond aux besoins d’une conduite urbaine et périurbaine.
En matière de modularité, la R4 se distingue par un coffre de 420 litres extensible jusqu’à 1 405 litres lorsque les sièges arrière sont rabattus. Elle intègre un siège passager avant escamotable, un seuil de chargement abaissé à 61 centimètres, ainsi qu’un espace de rangement sous plancher de 44 litres. Cette approche fonctionnelle, conjuguée à une garde au sol relevée, renforce sa vocation familiale.
Une proposition technique cohérente mais non exempte de défauts
À l’intérieur, le système d’info-divertissement OpenR Link repose sur une dalle tactile de 10,1 pouces fonctionnant sous Android Automotive. Il propose une compatibilité avec Google Assistant, Apple CarPlay et Android Auto. L’ergonomie a été travaillée, avec des commandes bien positionnées et un accès rapide aux principales fonctionnalités.
Cependant, certaines limites ont été relevées durant l’essai. L’image produite par la caméra de recul se montre peu qualitative. La rétrovision est également affectée par les appuie-tête arrière. La place centrale à l’arrière reste inconfortable et la garde au toit devient insuffisante au-delà de 1,85 mètre. Les bruits d’air en conduite rapide ont également été signalés, tout comme l’absence de poignées de maintien pour les passagers arrière.
L’autonomie annoncée est de 409 kilomètres pour la version équipée de la batterie de 52 kWh. Lors des essais, la consommation s’est élevée à 16,6 kWh/100 km, ramenant l’autonomie réelle à environ 370 kilomètres. La recharge sur borne rapide permet de passer de 15 à 80 % en 30 minutes, tandis qu’une recharge complète sur une borne AC de 11 kW requiert 4h30. À noter, le système Plug & Charge permet d’activer automatiquement la recharge sans carte de paiement, via une connexion smartphone.
Un retour électrifié qui s’inscrit dans une stratégie de différenciation
Le design reprend les codes visuels de la Renault 4 historique, tout en intégrant une calandre rétroéclairée, des jantes de 18 pouces, et une signature lumineuse moderne. L’ensemble repose sur un format de 4,14 mètres de long, 1,80 mètre de large, pour une hauteur de 1,55 mètre. L’empattement atteint 2,62 mètres et la garde au sol atteint 181 millimètres.
Renault a également présenté, à l’occasion de Roland-Garros, une version baptisée R4 Savane 4x4 Concept. Dotée d’un second moteur électrique installé sur l’essieu arrière, elle intègre une transmission intégrale, une garde au sol rehaussée, des voies élargies et des pneumatiques Goodyear UltraGrip. L’intérieur utilise une sellerie pied-de-poule et une teinte verte inédite. Renault envisage une industrialisation future de cette déclinaison, dans le cadre de l’élargissement de la plateforme AmpR Small.
La gamme se décline en trois niveaux de finition. La version Évolution constitue l’entrée de gamme, avec une instrumentation numérique de 7 pouces, une caméra de recul, une climatisation automatique et des enjoliveurs de 18 pouces. La finition intermédiaire Techno ajoute des palettes au volant, un système de conduite One Pedal, un régulateur de vitesse adaptatif, une sellerie façon jean et un GPS connecté. La version haut de gamme Iconic comprend une surveillance des angles morts, un stationnement semi-autonome, un hayon motorisé, des sièges chauffants et un adaptateur V2L permettant d’alimenter des appareils électriques externes.
Les tarifs s’échelonnent de 29 990 euros à 37 490 euros selon la finition et la capacité de batterie choisie. La commercialisation débutera en septembre 2025.
Une stratégie pensée pour élargir la cible de la gamme électrique
Par rapport à la Renault 5, la nouvelle R4 E-Tech adopte une orientation plus familiale et polyvalente. Son habitabilité supérieure, son coffre plus spacieux et sa garde au sol plus généreuse la rendent plus adaptée aux familles et aux utilisateurs en quête d’un SUV compact urbain.
Elle vient se positionner face à des modèles comme le Peugeot e-2008, le Fiat 600E, le Jeep Avenger, le DS3 E-Tense ou encore l’Opel Mokka électrique. Dans cet environnement concurrentiel, elle mise sur une identité forte, un héritage affectif bien exploité et un bon rapport prix/équipements.
La production en France, à l’usine de Maubeuge, vient renforcer l’argument industriel de proximité. Ce choix soutient également la stratégie environnementale du groupe, avec une utilisation de matériaux recyclés et l’absence totale de cuir.