Salto, baptisé un temps le « Netflix à la française », ferme ses portes ce lundi moins de trois ans après son lancement. Une carrière courte et mouvementée pour la plateforme de streaming de TF1, M6 et France Télévisions.
Fin de partie pour Salto, le « Netflix à la française »
Salto n'est plus. Le service de vidéo à la demande sur abonnement développé par les groupes TF1, M6 et France Télévisions n'est plus accessible depuis ce lundi 27 mars, moins de trois ans après son lancement en octobre 2020. La fermeture avait été actée mi-février : les trois actionnaires avaient en effet annoncé le projet de fusion avortée entre TF1 et M6 qui avait précipité la fin de la plateforme, France Télévisions ne pouvant plus leur vendre sa part. « Les actionnaires de Salto ont jugé que les conditions n'étaient pas réunies pour la poursuite de Salto dans son actionnariat actuel », précisait le communiqué commun.
Une gouvernance complexe et contrainte
Pour expliquer la mort de Salto, les trois entreprises avançaient également la « gouvernance complexe et contrainte de cette alliance » : cet attelage inédit entre public et privé était boiteux dès le départ, chacun ayant des intérêts divergents. Et les exigences des autorités de tutelle empêchaient le service d'être aussi flexible et bien financé que les grandes plateformes américaines. Les actionnaires ont aussi pointé du doigt « le refus de la plupart des opérateurs fournisseurs d'accès à Internet de distribuer [Salto] ». L'entreprise comptait 42 CDI.
Pas de remplaçant direct pour Salto
Pour les abonnés qui payaient 8 euros par mois pour accéder au service, ils seront remboursés au prorata du nombre de jours restants sur le mois en cours, ou sur l'année en cours en fonction des abonnements. Par ailleurs, les seules données conservées seront les informations comptables, conservées pendant dix ans sous la forme d'une archive chiffrée auprès du liquidateur de la société. TF1, M6 et France Télévisions repartent chacun de leur côté avec leur propre service de streaming.