Format familial, format économique : gare aux arnaques

Au supermarché, entre les rayons, les formats « familiaux » et « économiques » des produits sont souvent perçus comme des solutions pour alléger les dépenses ménagères. Ces formats, promettant plus pour moins, attirent l’œil dans les rayons des supermarchés. Mais, est-ce vraiment une affaire rentable ? Spoiler : non.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 16 novembre 2023 à 9h37
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Format familial, format économique : gare aux arnaques - © Economie Matin
2%L'objectif d'inflation de la BCE reste inchangé à 2% par an.

Consommation : qu'est-ce que le format familial?

Le format familial, souvent présenté sous des appellations telles que "maxi", "éco", ou "lot", désigne des produits vendus en grande quantité ou volume, supposés offrir un meilleur rapport quantité-prix. Ces formats sont conçus pour répondre aux besoins des familles nombreuses ou pour ceux qui cherchent à faire des économies en achetant en gros.

Ces formats promettent des avantages économiques, suggérant que l'achat en grande quantité revient moins cher. Un principe que l’on retrouve, par exemple, dans les opérations « gros volumes » inventées par le distributeur Cora et reprises un peu partout en France par la suite.

Format familial : la porte ouverte aux dérives ?

Une enquête de l'ONG Foodwatch datant d’avril 2023 a révélé le pot-aux-roses que les Français les plus observateurs avaient déjà identifié : certains produits en format familial sont en fait plus chers au kilo ou au litre que leurs équivalents en format standard. En somme, alors qu’ils sont présentés comme « économiques », ces paquets sont tout l’inverse.

L'enquête a identifié des augmentations de prix allant jusqu'à 28% pour certains produits en format familial par rapport à leur version standard. Par exemple, les biscuits Pépito LU, vendus en paquets de deux, coûtent près de 25% plus cher au kilo que les paquets individuels. De même, les tranches de fromage Gouda chez Cora sont 28% plus chères au kilo dans leur version familiale. Les émincés de poulet Fleury Michon, en passant de 150g à 250g, voient leur prix augmenter de 11%.

Les industriels peuvent se permettre de pratiquer ce qui semble être une arnaque car… aucune réglementation ne précise l’usage de ces termes potentiellement trompeurs. Théoriquement, il serait possible d’afficher « format familial » sur un produit à l’unité que personne ne pourrait rien dire.

Le prix au kilo contre les formats familiaux et économiques

La multiplication des formats présentés comme économiques dans les rayons oblige les consommateurs à faire très attention à ce qu’ils achètent, en particulier en cette période d’inflation élevée. Le prix au kilo devient de fait un indicateur essentiel pour juger de la rentabilité d'un achat. Il permet de comparer objectivement le coût réel des produits, indépendamment de leur taille ou de leur quantité. Et, de plus, il est obligatoire.

Autre technique pour économiser, potentiellement, quelques dizaines de centimes : obliger le magasin à respecter les prix affichés en rayon. La loi est claire : le prix affiché dans les rayons est le prix qui vaut lors du passage en caisse. Si en caisse le prix scanné est supérieur, il est possible de se faire rembourser la différence.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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