La France, l’industrie et ses métiers, en quête d’attractivité

Pour la quatrième année consécutive, la France décroche la première place des pays européens les plus attractifs en matière d’investissements étrangers, selon le cabinet EY. Cependant, ces investissements sont considérés comme moins stratégiques et surtout moins générateurs d’emplois que dans d’autres pays.

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Par Jocelyn Peynet Publié le 31 octobre 2023 à 4h00
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12%les startups industrielles représentent aujourd’hui 12 % de l’ensemble des startups en France

L’annonce en mai 2023 par Emmanuel Macron de la stratégie visant à accélérer la réindustrialisation - devant entre autres déboucher sur la création de plusieurs dizaines de milliers d’emplois - vient se heurter à un autre défi de taille : la pénurie de main-d’œuvre croissante, en partie imputable à un manque d’attractivité des métiers industriels. Alors, cette quatrième révolution industrielle peine-t-elle vraiment à attirer ?

Renforcer l'attractivité de la France…

L'industrie 4.0 - ou l’usine du futur - offre à la France des opportunités inédites pour renforcer son attractivité. Cloud, Intelligence Artificielle (IA), Internet Industriels des Objets (IIoT), réalité virtuelle et augmentée, robotique… les technologies qui la composent sont aujourd’hui indispensables pour la nécessaire modernisation de nos outils de production - les machines industrielles françaises ayant en moyenne 17 ans. Face à une concurrence internationale, l’enjeu premier est la baisse des coûts de production et le développement d’une offre plus personnalisée en réponses aux nouvelles exigences des consommateurs. L'usine du futur le permet et change le paradigme de production puisqu’il n'est plus nécessaire de produire des grandes séries pour être rentable.

En développant et accélérant le recours à ces technologies, la France pourrait offrir un environnement favorable à l'innovation, à la productivité et à la compétitivité de ses entreprises, TPE et PME en tête. Or, l'industrie française reste sous-équipée en robots : pour 2021, le dernier rapport de l’IFR recense 167 robots installés pour 10 000 employés, soit encore plus de deux fois moins qu'en Allemagne.

… et de ses entreprises

La modernisation des outils de production joue par ailleurs un rôle crucial pour l’attractivité des entreprises industrielles elles-mêmes. Avec l’IIoT, il est dorénavant possible de collecter et d'analyser des données en temps réel, facilitant ainsi la prise de décisions éclairées. L’IA et le Machine Learning permettent entre autres la prévision de la demande, la maintenance prédictive ou encore la maîtrise des coûts, améliorant ainsi l'efficacité opérationnelle.

L’arrivée sur le marché depuis une dizaine d’années de robots dits collaboratifs - ou « cobots » - contribue elle aussi à rendre les entreprises plus attractives. En effet, ils ne se substituent pas à l’homme mais agissent tels de véritables assistants, et tout opérateur quel que soit son parcours ou son âge peut se former à leur utilisation en quelques jours. Leur intégration offre aux dirigeants la possibilité d’améliorer la qualité de vie au travail (QVT). En résulte l’opportunité d’attirer de nouveaux profils, pas nécessairement issues de l’industrie, de développer en interne de nouveaux savoir-faire liés à l’automatisation et de retenir les talents nécessaires à la croissance de l'industrie française.

L’automatisation collaborative transforme les métiers de l'industrie

Et pour cause, les cobots, à même de fonctionner au contact direct des opérateurs sans cage de protection, transforment les métiers de l’industrie. Soudage, pliage, moulage, collage, vissage… ils peuvent prendre en charge bon nombre de tâches complexes, répétitives ou dangereuses. Prévenant l’usure professionnelle en diminuant les risques de développer des troubles musculosquelettiques (TMS), ils permettent en outre aux employés de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée où la compétence humaine est requise, favorisant ainsi leur épanouissement professionnel.

Cette interaction homme-machine permet de combiner les compétences humaines avec les capacités des robots, créant ainsi des métiers hybrides et offrant des perspectives de carrière plus enrichissante et polyvalente. Bon nombre de métiers industriels pourraient voir leur image redorée, et offrir des perspectives de carrière plus stimulante.

En capitalisant sur les avancées technologiques de l’industrie 4.0, la France peut consolider son attractivité économique et créer un environnement toujours plus propice aux investissements, à l'innovation et à la croissance. En replaçant l’humain au cœur de cette démarche, et en combinant sa créativité et son savoir-faire avec la vitesse d’exécution, la productivité et la cohérence des robots, les entreprises françaises ne rateront pas le train en marche vers une industrie du futur durable, attractive et génératrice d’emplois.

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Directeur France d'Universal Robots

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