Gaz : faut-il se préparer à une pénurie en 2025  ?

Face à une consommation mondiale de gaz sans précédent en 2024, les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pour 2025 annoncent une année sous haute pression.

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Par Grégoire Hernandez Publié le 21 janvier 2025 à 9h10
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Gaz : faut-il se préparer à une pénurie en 2025  ? - © Economie Matin
85 %La Belgique, la France et l’Espagne ont concentré à elles seules 85 % des importations européennes de GNL en provenance de Russie

115 milliards de mètres cubes supplémentaires en un an. Ce chiffre marque une dynamique sans précédent sur le marché du gaz. Mais l’équilibre mondial semble plus fragile que jamais.

Gaz : un record historique pour la consommation mondiale 

En 2024, la consommation mondiale de gaz naturel a atteint 4 200 milliards de mètres cubes, selon l’AIE. Ce chiffre représente une hausse de 2,8 % par rapport à 2023, soit 115 milliards de mètres cubes supplémentaires. Cette progression dépasse largement le rythme moyen de croissance de 2 % observé entre 2010 et 2020. En octobre 2024, l'AIE avait évalué la consommation mondiale pour 2024 de gaz à 4 200 milliards de m3. Le gaz a couvert environ 40 % de l’augmentation de la demande énergétique mondiale, devenant ainsi la principale source d’énergie en expansion.
Cette performance s’explique en partie par la transition énergétique. De nombreux secteurs, notamment le transport routier longue distance et la production électrique, privilégient désormais le gaz pour réduire leurs émissions de CO₂ par rapport au charbon et au pétrole.

L’AIE prévoit une poursuite de cette tendance en 2025, portée principalement par les marchés asiatiques. Ces derniers, en pleine croissance, génèrent une demande soutenue en gaz pour alimenter leur développement économique et répondre à des besoins énergétiques croissants.
Cependant, l’offre mondiale reste limitée, et les tensions géopolitiques, avec notamment la guerre en Ukraine, renforcent l’instabilité des prix. Selon l’AIE, le marché pourrait connaître une forte volatilité, exacerbée par la compétition entre l’Europe et l’Asie pour l’accès au gaz naturel liquéfié (GNL).

2025 : une année sous tension ?

Depuis l’arrêt progressif des importations de gaz russe via les gazoducs terrestres en 2022, l’Europe s’est tournée massivement vers le GNL. En 2024, malgré une baisse de 18 % des importations européennes, les États-Unis sont restés le principal fournisseur, suivis par la Russie. Cette dernière, bien que limitée sur les gazoducs, a accru ses exportations de GNL, notamment depuis le site sibérien de Yamal (pas le joueur de foot espagnol).
La Belgique, la France et l’Espagne ont concentré à elles seules 85 % des importations européennes de GNL en provenance de Russie. Toutefois, l’arrêt du transit du gaz russe par l’Ukraine en janvier 2025 pourrait intensifier la pression sur les capacités d’importation européennes, augmentant leur dépendance au GNL en provenance d’autres régions du globe.

L’AIE avertit que l’année 2025 sera marquée par un marché tendu. La concurrence pour le GNL, combinée à des tensions géopolitiques persistantes, risque de maintenir des prix élevés et instables. Les pays importateurs devront redoubler d’efforts pour sécuriser leur approvisionnement, tandis que les exportateurs asiatiques et américains bénéficieront de cette forte demande.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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