À 1,53 euro le litre en moyenne, le gazole n’avait plus été aussi abordable depuis plus de trois ans !
Gazole à prix cassé : faut-il faire le plein sans attendre ?

Le tarif des combustibles s’effondre à vitesse grand V, redonnant le sourire à bon nombre d’automobilistes. Mais faut-il vraiment se réjouir, ou redouter un revers brutal ?
Un seuil symbolique franchi : le gazole à 1,53 euro en moyenne
Le carburant préféré des conducteurs français s’affiche aujourd’hui à un niveau quasi historique. Selon les indications du ministère de la Transition écologique publiées ce mardi 22 avril 2025, le contenu de gazole atteint 1,53 euro en moyenne par unité de mesure. Le SP95-E10, lui, se vend à 1,62 euro, après avoir cédé près de 5 centimes en une semaine. Ces tarifs n’avaient pas été observés depuis décembre 2021 pour le gazole, et décembre 2022 pour l’essence. Certaines stations affichent même des valeurs encore plus faibles : 16 % d’entre elles proposent du gazole à moins de 1,50 euro. À Carpentras, une station Esso casse les records avec un tarif à 1,429 euro.
Ce retournement spectaculaire est loin d’être anodin. La chute des prix s’explique par un enchaînement d’événements géopolitiques qui pèsent lourdement sur l’organisation du marché pétrolier. Le président américain Donald Trump a réactivé une guerre douanière de grande ampleur depuis le début du mois, entraînant un ralentissement des échanges mondiaux. Le baril de Brent est ainsi tombé de 80 dollars mi-janvier à près de 65 dollars début avril. Une baisse brutale qui reflète l’inquiétude généralisée sur les perspectives économiques. Comme le souligne l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), la demande globale devrait croître de 1,3 million de barils par jour en 2025 au lieu de 1,4 million, selon son rapport mensuel du 14 avril.
Prix du carburant : vers une stabilisation… ou un rebond imminent ?
Autre levier déterminant : le taux de change euro/dollar. Le 22 avril, l’euro valait 1,15 dollar. Une aubaine pour les consommateurs français, puisque les achats de brut s’effectuent en dollars. Résultat : le pétrole coûte moins cher à l’achat, donc le carburant baisse à la pompe. Comme l’explique Édouard Lotz, spécialiste du cabinet Omnegy, sur RMC Conso : « C’est un double effet positif pour le consommateur français qui doit rouler avec son véhicule. Il devrait bientôt voir des prix qu’il n’aura pas vu depuis longtemps ».
Malgré cette embellie, la prudence reste de mise. La fragilité de l’équilibre actuel rend toute prévision hasardeuse. Si un nouvel épisode de tensions commerciales éclate, notamment entre les États-Unis et l’Iran, les marchés pétroliers pourraient repartir à la hausse. Pour les automobilistes, la stratégie est claire : profiter de cette fenêtre de tir pour faire le plein. Car une inversion rapide n’est pas exclue, rappelle le ministère de l’Économie : « Les taxes représentent 60 % du prix à la pompe. Le reste est lié aux cours du brut, à la distribution et aux marges ».