L’enseigne Gifi sauvée in extremis par les banques

Les salariés de l’enseigne Gifi peuvent souffler. Cette dernière vient d’obtenir un sursis des banques. Néanmoins, le géant du bazar est en crise depuis plusieurs mois. Il s’agit d’une dernière chance avant de mettre la clé sous la porte.

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Par Cédric Bonnefoy Publié le 17 janvier 2025 à 12h30
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L’enseigne Gifi sauvée in extremis par les banques - © Economie Matin

L’enseigne Gifi à nouveau sauvée

En proie à de graves difficultés financières, l’enseigne Gifi échappe à une liquidation ou une vente. Comment ? Grâce à un accord signé à la dernière minute entre ses créanciers et son fondateur historique, Philippe Ginestet. Cet accord marque un tournant pour l’entreprise familiale, fondée en 1981. Elle reste aujourd’hui indépendante malgré un endettement écrasant.

Les négociations, menées dans un contexte de crise, ont permis d’aboutir à un plan de restructuration sans précédent. Les banques impliquées, accompagnées par des membres du Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), consentent à effacer 470 millions d’euros de dettes en échange de garanties et d’un apport de capital. Gifi, qui exploite un réseau de 700 points de vente en France, percevra également un financement supplémentaire de 150 millions d’euros pour soutenir son redressement.

L’un des points clés de cet accord réside dans la contribution directe de Philippe Ginestet, qui a mobilisé sa holding GPG (Groupe Philippe Ginestet) pour offrir 270 millions d’euros de garanties, essentiellement basées sur son patrimoine immobilier évalué à environ 600 millions d’euros. En contrepartie, les créanciers obtiennent une entrée au capital, tout en laissant Philippe Ginestet dans son rôle d’actionnaire principal, préservant ainsi le caractère familial de l’entreprise.

Une gestion opérationnelle profondément remaniée

Pour convaincre les banques de jouer le jeu, Philippe Ginestet doit, en revanche, renoncer à la direction opérationnelle de l’enseigne, une décision sans précédent dans l’histoire de Gifi. Désormais président du conseil de surveillance, il cède les commandes à un directoire, chargé de piloter la relance de l’entreprise. Ce retrait marque une rupture symbolique pour ce dirigeant de 71 ans, resté aux manettes depuis la création de l’entreprise.

Les difficultés de Gifi ne datent pas d’hier. En 2023, une panne informatique majeure a provoqué une désorganisation sans précédent, privant la direction de toute visibilité sur les ventes et les stocks pendant plusieurs mois. Cet incident, combiné à une concurrence accrue de géants comme Action ou Temu, a accentué les problèmes de réapprovisionnement et entraîné une accumulation critique de stocks non écoulés.

Face à des acteurs du hard discount comme l’enseigne néerlandaise Action, qui multiplie les ouvertures de magasins en France, ou encore le site de commerce en ligne chinois Temu, Gifi peine à maintenir sa compétitivité. Ces nouveaux entrants, proposant des prix extrêmement bas, séduisent une clientèle de plus en plus sensible à l’argument du pouvoir d’achat.

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Cedric.bonnefoy

Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.

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