L’homéopathie revient au cœur du débat sanitaire. Fin décembre 2025, l’ANSM a publié une mise en garde ferme. L’agence rappelle que l’homéopathie ne protège pas contre la grippe.
Grippe : l’ANSM rappelle que l’homéopathie ne sert à rien

Le 29 décembre 2025, l’Agence nationale de sécurité du médicament a diffusé un message clair. L’homéopathie ne peut en aucun cas remplacer le vaccin contre la grippe. Dans un contexte de circulation virale active, l’autorité sanitaire insiste sur la nécessité de distinguer croyance, tradition et efficacité démontrée, notamment en matière de médicaments.
L’homéopathie face à la grippe : totalement inutile
L’ANSM rappelle un principe fondamental : l’homéopathie n’est pas un vaccin. Dans les faits, ce n’est même pas un médicament. Pourtant, chaque hiver, certains médicaments homéopathiques sont présentés comme des alternatives pour prévenir la grippe. Or, selon l’agence, cette assimilation est scientifiquement infondée. Elle explique que ces produits peuvent être utilisés « traditionnellement » pour des symptômes grippaux légers, mais qu’ils n’ont aucune autorisation ni efficacité démontrée pour prévenir l’infection.
L’agence insiste sur les conséquences concrètes de cette confusion. Substituer l’homéopathie au vaccin antigrippal expose à une prise de risque, surtout chez les publics fragiles en priorité les personnes âgées de plus de 65 ans, les malades chroniques et les femmes enceintes. Autrement dit, croire que l’homéopathie protège contre la grippe peut retarder ou empêcher l’accès à un médicament préventif efficace.
Homéopathie et efficacité : l’état des connaissances scientifiques
Sur le plan scientifique, les données sont constantes. Aucune étude robuste n’a démontré que l’homéopathie prévient la grippe. Plusieurs revues systématiques, dont une analyse Cochrane de référence, concluent qu’aucune préparation homéopathique n’est supérieure au placebo pour prévenir ou traiter les syndromes grippaux. Ces travaux, régulièrement cités par les autorités sanitaires, constituent un socle central de l’argumentaire de l’ANSM. Ils rappellent que l’efficacité d’un médicament doit être démontrée par des essais cliniques contrôlés et que l’homéopathie n’a aucun effet démontré.
La question des dilutions est centrale dans le débat sur l’homéopathie. Certaines préparations, comme l’Oscillococcinum, atteignent des niveaux de dilution extrêmes, équivalents à une partie de substance initiale pour 10 puissance 400. À ce stade, aucune molécule active n’est détectable. Selon les synthèses scientifiques disponibles en 2025, ce principe est incompatible avec les mécanismes biologiques connus. Ainsi, même si l’homéopathie peut être perçue comme rassurante, la science ne valide pas son efficacité contre la grippe, contrairement au vaccin.
Entre perception du public et exigences de santé publique
L’ANSM ne nie pas l’existence d’un usage social de l’homéopathie. En France, ces produits sont largement consommés, notamment pour des troubles bénins. Néanmoins, l’agence rappelle une distinction essentielle. Un médicament homéopathique ne bénéficie pas des mêmes preuves d’efficacité qu’un vaccin. Confondre ces deux catégories entretient une ambiguïté préjudiciable à la santé. Selon l’ANSM, la clarté de l’information est donc un enjeu majeur, en particulier durant les campagnes de vaccination contre la grippe.
D’autres autorités sanitaires internationales, comme les instituts de recherche en santé nord-américains, tiennent un discours similaire. Elles soulignent que les approches complémentaires, dont l’homéopathie, n’ont pas montré d’efficacité fiable contre la grippe. Dans ce contexte, l’ANSM réaffirme un message central : la vaccination demeure le seul outil préventif ayant prouvé son efficacité pour réduire les formes graves et les hospitalisations. L’homéopathie, selon l’état actuel de la science, ne peut revendiquer ce rôle.
