Le déficit des hôpitaux publics a franchi un seuil critique en 2024. Selon les premières estimations de l’administration, les pertes dépassent les 2,7 milliards d’euros. Cette aggravation reflète une situation budgétaire tendue, malgré une fréquentation en hausse dans la plupart des services hospitaliers.
Hôpitaux publics : un déficit record pour 2024 malgré une activité en hausse

Une situation financière qui continue de se détériorer
L’année 2024 a marqué une nouvelle dégradation des comptes des hôpitaux publics. Leur déficit atteint entre 2,7 et 2,9 milliards d’euros, contre 2,3 milliards l’année précédente. Cela représente environ 2,5% de leurs recettes annuelles. Il s’agit d’un niveau inédit depuis le début des relevés statistiques en 2005. Ce creusement budgétaire s’explique en partie par une hausse des charges de fonctionnement, sans ajustement suffisant des ressources.
Les investissements hospitaliers sont également en recul. Bien que des financements aient été annoncés dans le cadre du Ségur de la santé, la part consacrée aux projets d’infrastructure tombe à 5,1% des recettes. Cette baisse illustre les difficultés concrètes rencontrées sur le terrain : projets suspendus, coûts en hausse et lourdeurs administratives. En clair, les moyens ne suivent plus le rythme des besoins.
Une activité hospitalière en hausse, sauf en psychiatrie
Paradoxalement, cette crise financière intervient alors que l’activité hospitalière connaît une progression. En médecine, chirurgie et obstétrique, les séjours augmentent de près de 4% par rapport à 2023. Les passages aux urgences repartent aussi à la hausse, avec 21,3 millions de visites enregistrées en 2024, contre 20,8 millions l’année précédente. Toutefois, ces niveaux restent en dessous de ceux observés avant la pandémie de Covid-19.
En revanche, la psychiatrie continue de décliner. Le nombre de journées d’hospitalisation à temps complet chute de 1,6%, principalement dans les établissements publics. La tendance à la baisse se confirme depuis plusieurs années, traduisant une réorganisation des prises en charge, mais aussi un manque de moyens spécifiques. Cette décroissance constante interroge sur la capacité du système à répondre aux besoins en santé mentale, dans un contexte où la demande reste forte.
