IBM : Twitter est pro-nazi, les pubs retirées

Alors que le réseau social X (ex-Twitter) est au centre de polémiques concernant les contenus racistes, homophobes et autres, IBM a pris une décision radicale. Suite à la diffusion de ses publicités à proximité de contenus pro-nazis sur Twitter, désormais renommé X, le géant de l’informatique a suspendu toutes ses campagnes publicitaires sur la plateforme. Un coup dur pour Elon Musk qui tente de redorer l’image de son réseau, tout en continuant d’autoriser la haine en ligne.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 17 novembre 2023 à 8h36
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19 MILLIARDS $X (ex-Twitter) ne vaut plus que 19 milliards de dollars.

IBM : des publicités accolées à des contenus nazi sur Twitter

IBM, conscient de l'importance de son image de marque, a réagi promptement à la découverte que ses publicités étaient diffusées à côté de contenus faisant l'éloge d'Adolf Hitler et du parti nazi. Cette situation, mise en lumière par l'ONG Media Matters, a poussé IBM à appliquer une politique de tolérance zéro envers les discours de haine et la discrimination.

Résultat : la suspension immédiate de toutes les publicités sur X. Un geste fort, soulignant l'engagement de l'entreprise envers des valeurs éthiques et morales strictes. Et un nouveau coup de massue pour Elon Musk alors que le réseau social, qu’il a acheté pour 44 milliards de dollars en 2022, aurait perdu près de deux tiers de sa valeur en un an. « IBM applique une tolérance zéro pour les discours de haine et les discriminations, et nous avons suspendu immédiatement toutes nos publicités sur X pendant que l'on enquête sur cette situation totalement inacceptable », explique l’entreprise.

Les contenus, identifiés par X, n’ont pas été supprimés par l’entreprise… malgré l’apologie du régime Nazi et de Hitler.

Elon Musk critique… la lutte contre l’antisémitisme

Elon Musk, qui possède X, a réagi de manière ambivalente à cette situation. D'une part, il a critiqué l'Anti-Defamation League, une organisation de lutte contre l'antisémitisme, tout en approuvant des publications aux relents antisémites et conspirationnistes.

D'autre part, la PDG de X, Linda Yaccarino, a réaffirmé les efforts de la plateforme pour combattre l'antisémitisme et la discrimination. Des efforts qui, semble-t-il, n’apportent pas leurs résultats. Au contraire, Elon Musk lui-même a parfois tendance à soutenir des thèses extrémistes, parlant régulièrement de « racisme anti-blancs » ou encore de « virus woke ».

Après IBM, d’autres publicités retirées de Twitter ?

La décision d'IBM a des répercussions significatives sur l'économie de X et sur le monde de la publicité numérique en général. Les annonceurs, de plus en plus conscients de l'environnement dans lequel leurs publicités sont diffusées, pourraient reconsidérer leur présence sur des plateformes où la modération du contenu est laxiste.

La situation actuelle met en lumière la nécessité pour les plateformes numériques de prendre des mesures plus strictes contre les contenus haineux et discriminatoires. La responsabilité sociale des entreprises, y compris dans le domaine de la publicité numérique, devient un enjeu majeur. Les entreprises comme IBM montrent la voie en prenant des décisions qui reflètent leurs valeurs… et font pression sur Elon Musk. Ce dernier a permis la multiplication de fausses informations par le biais de ses abonnements payants, plus visibles et rémunérés. 74 % de ces comptes seraient à l’origine de fake news, selon NewsGuard.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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