Influenceurs, alcool, réseaux sociaux : le mauvais cocktail

Malgré une loi adoptée en juin 2023 visant à lutter contre les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux, la publicité pour l’alcool continue de proliférer grâce au lobbying des marques et à l’inconstance des pouvoirs publics, au détriment de la santé publique.

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Par Rédaction Publié le 5 juin 2023 à 19h00
Influenceurs

Les dérives des influenceurs encadrées, sauf pour l'alcool

La proposition de loi visant à lutter contre les arnaques et les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux, définitivement adoptée par le Parlement le 1er juin 2023, réglemente les contrats avec les annonceurs et interdit certaines pratiques contestables. Cependant, cette loi ne va pas changer la donne concernant les publications d’influenceurs qui font de l’alcool un produit à consommer en toutes occasions. Les marques d’alcool ont profité du manque de constance de Bercy et du Parlement, pour que les enjeux de santé publique soient relégués au second plan.

Les réseaux sociaux, Far West pour la publicité de l'alcool

Les comptes des influenceurs qui valorisent la consommation d’alcool prolifèrent sur les réseaux sociaux, dans des visuels à l’esthétique travaillée ou sur des vidéos potaches, des formats qui avaient disparu depuis 30 ans. Les réseaux sociaux resteront donc un Far West pour ce qui concerne la publicité pour de l’alcool, tandis que pour d’autres secteurs comme le tabac, la régulation est plus stricte. Les plateformes (Instagram, TikTok…) devront mettre en place un dispositif qui rendra invisibles aux mineurs les publicités d’influenceurs sur les jeux d’argent et de hasard, mais cette mesure n'est pas applicable à la publicité pour l’alcool.

Une exception pour les influenceurs de l'alcool

Les sénateurs se sont vigoureusement opposés à un amendement proposant d’apposer le message « L’abus d’alcool est dangereux pour la santé » sur les contenus des influenceurs, message pourtant visible sur les publicités dans les magazines et les panneaux publicitaires. Les arguments économiques mis en avant par les alcooliers ont relégué au second plan les enjeux de santé publique. Ainsi, les lobbies de l'alcool ont réussi à faire de cette loi un "pas plus, pas moins" bénéfique pour eux, en évitant la mise en place d’un cadre de régulation contraignant pour les influenceurs, permettant ainsi de masquer les risques liés à l’alcool.

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