L’interfile pour motos, c’est fini : que risquent les contrevenants à partir du 1er janvier 2025 ?

Le 1er janvier 2025 marquera la fin d’une ère pour les motards en France. Après près de dix ans d’expérimentation, la circulation interfile, qui permettait aux deux-roues de remonter les files de véhicules à l’arrêt, sera définitivement interdite. Une décision qui ne fait pas l’unanimité, tant chez les motards que chez les automobilistes.

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Par Nicolas Egon Publié le 19 décembre 2024 à 11h32
L’interfile pour motos, c’est fini : que risquent les contrevenants à partir du 1er janvier 2025 ?
L’interfile pour motos, c’est fini : que risquent les contrevenants à partir du 1er janvier 2025 ? - © Economie Matin
135 eurosLes contrevenants risqueront une amende de 135 euros à compter du 1er janvier 2025

Pratiquée sur certains axes spécifiques depuis 2016, cette mesure visait à fluidifier le trafic et réduire les embouteillages. Pourtant, les autorités invoquent des raisons de sécurité pour mettre un terme à cette expérimentation. Dès le premier jour de l’année, toute infraction sera sanctionnée d’une amende de 135 euros et d’un retrait de trois points sur le permis de conduire.

Qu’est-ce que l’interfile et pourquoi est-elle désormais interdite ?

La circulation interfile, ou CIF, permettait aux deux-roues de remonter les files de véhicules à l’arrêt ou ralenti, sur des axes routiers spécifiques, notamment les autoroutes et voies rapides. Depuis 2016, cette pratique était encadrée par une expérimentation dans un nombre croissant de départements, passant de 11 initialement à 21 en 2021. Cependant, malgré son adoption par les motards, cette pratique soulève des inquiétudes en matière de sécurité.

Selon les autorités, les résultats des études sur la CIF montrent des données mitigées. Bien que certains indicateurs, comme la diminution de 10 % des accidents impliquant des motos sur l’ensemble du territoire, aient été notés, d’autres chiffres, comme une augmentation de 12 % des accidents sur les axes expérimentaux, ont alerté les responsables. « L’interfile générait autant d’avantages que de risques, mais nous devons prioriser la sécurité de tous les usagers », a expliqué un représentant du ministère des Transports.

Les sanctions prévues pour les contrevenants

Avec cette interdiction, les conducteurs de motos qui continueraient à circuler entre les files s’exposeront à une amende de 135 euros et à un retrait de trois points sur leur permis de conduire. Aucun délai de transition n’est prévu, ce qui a suscité l’ire des associations de motards.

Les critiques ne manquent pas. De nombreux motards reprochent à cette décision de les contraindre à rester dans les bouchons, augmentant leur exposition à des risques d’accidents dus à l’inattention des automobilistes. En revanche, les associations de sécurité routière saluent une mesure visant à réduire les comportements jugés « imprudents ».

Une décision basée sur des données de sécurité routière

L’expérimentation avait pour objectif de mesurer l’impact de la CIF sur les flux de circulation et sur la sécurité des usagers. Parmi les règles en vigueur durant la période d’essai :

  • Vitesse limitée à 50 km/h pour les motos pratiquant l’interfile.
  • Différentiel maximal de 30 km/h par rapport aux véhicules dépassés.
  • Autorisation uniquement sur des routes disposant d’un terre-plein central et limitées à 70 km/h minimum.

Les résultats, publiés partiellement en 2021, montraient des effets contrastés. Si la pratique permettait de fluidifier le trafic pour les motards, elle augmentait les risques d’accidents graves pour ceux ne respectant pas les limites imposées.

Indicateur Résultat
Augmentation des accidents sur les routes expérimentales +12 %
Diminution globale des accidents pour les deux-roues -10 %
Sanction prévue pour les contrevenants 135 euros d’amende + 3 points retirés
Vitesse maximale autorisée lors de la pratique interfile (avant interdiction) 50 km/h
Différentiel de vitesse maximum avec les véhicules dépassés 30 km/h

Les réactions des principaux acteurs

La communauté motarde n’a pas tardé à réagir, dénonçant une décision « injuste et contre-productive ». Plusieurs associations prévoient des manifestations nationales pour demander un retour à la pratique ou, au minimum, une concertation approfondie.

De leur côté, les automobilistes sont divisés. Certains approuvent la mesure, estimant que l’interfile créait des tensions sur les routes, notamment lorsque les motards circulaient à des vitesses excessives. D’autres regrettent une possible augmentation des bouchons due à la suppression d’une pratique fluidifiant indirectement le trafic.

Vers une réglementation plus stricte en 2025

Cette interdiction s’inscrit dans un cadre plus large de renforcement des règles de circulation prévu pour 2025. Parmi les changements attendus, on note une révision des limites de vitesse sur certains axes urbains et un durcissement des sanctions liées aux excès de vitesse.

L’enjeu pour les autorités reste de garantir une meilleure cohabitation entre les différents usagers de la route. Cependant, le débat est loin d’être clos, et le rapport final sur l’interfile, attendu dans les mois à venir, pourrait encore influencer les discussions futures.

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