Le Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes (CFPJ) cédé au groupe privé EDUCTIVE GES

Le CFPJ : de sa création à Abilways

L’histoire du CFPJ est mouvementée, mais elle reste exemplaire. Il a été créé à l’initiative du CFJ, fondé en 1946, qui forme les journaliste et qui est sous contrat avec l’État au titre de sa qualification EESPIG (établissement d'enseignement supérieur privé d'intérêt général).

Le CFJ fondera en 1969 le CPJ (Centre de perfectionnement des journalistes), dédié au professionnels du secteur désirant faire des formations spécialisées. Puis, en 1972, CFJ et CPJ fusionnent, pour devenir le CFPJ. Une entité qui a déjà risqué de disparaître. En 1998, puis une nouvelle fois en 2003, le CFPJ a été placé en redressement judiciaire

Depuis, le groupe a encore changé de nom pour devenir, en 2012, Abilways après avoir fusionné avec l’EFE, organisme de formation propriété de la famille Mulliez.

CFPJ : une reprise par une école de communication ?

Abilways, détenu donc par le fonds d’investissement de la famille Mulliez à hauteur de 80%, serait sur le point d’être vendue. Non pas à un organisme spécialisé dans la formation des journalistes, mais à une école de management, marketing et communication.

Selon nos informations, en effet, ce serait le groupe d’enseignement privé parisien EDUCTIVE GES qui est dans les starting-blocks pour récupérer Albiways. Plus que dans les starting-block : la cession serait en voie de finalisation, pour un montant non communiqué à ce jour.

En pleine crise du journalisme ?

La question se pose sur la reprise d’Abilways par le groupe EDUCTIVE GES. Ce dernier annonce dispenser « 100 formations en Commerce / Management, Communication / Marketing, Ressources Humaines, Entrepreneuriat, Audiovisuel, Design, Luxe, Jeux-Vidéo, Arts, Comptabilité / Gestion / Banque, Immobilier / Notariat, RSE, Informatique, Journalisme et Transports. » Si le journalisme est présent dans ses formations, la majorité de ces dernières sont dans des domaines autres et très variés.

Or, les étudiants en journalisme se posent de plus en plus de question sur leur avenir, comme le relate un article de Challenges du 14 mars 2024. La précarisation du métier touche 66% des moins de 30 ans, souligne Jean-Marie Charon, sociologue spécialisé dans les médias cité par le magazine. Et 40% des jeunes journalistes quittent le métier dans les sept ans. D’ailleurs, l’inquiétude est arrivée aux oreilles de la Commission paritaire qui pourrait bien revoir les critères d’accréditation des écoles de journalisme françaises.