Depuis sa création, Just Eat s’est imposé comme un acteur majeur dans le secteur de la livraison de repas. Pourtant, le géant anglo-néerlandais a annoncé son intention de cesser ses activités en France d’ici au 9 décembre 2024.
Just Eat cesse ses activités en France, découvrez pourquoi
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Publié le 4 décembre 2024 à 12h30
Une décision motivée par des enjeux économiques
Just Eat Takeaway, maison mère de Just Eat, a expliqué dans un mail envoyé à ses utilisateurs que la filiale française ne générait pas de performances financières suffisantes pour maintenir son activité. L’entreprise a évoqué son objectif stratégique de se recentrer sur les marchés offrant des positions « fortes et durablement rentables ».
En effet, la concurrence dans le secteur de la livraison de repas en France est particulièrement rude, dominée par des acteurs comme Uber Eats et Deliveroo, qui ont su capitaliser sur leur réseau et leur stratégie marketing. Just Eat n'a pas réussi à atteindre une taille critique pour concurrencer ses rivaux, avec un manque de rentabilité chronique sur le territoire.
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Pour les utilisateurs réguliers, cette fermeture soulève plusieurs questions pratiques. Le site et l’application resteront accessibles jusqu’au 9 décembre 2024, et les commandes ne seront plus acceptées après cette date. Les consommateurs disposant de bons de réduction ou de points de fidélité sont invités à les utiliser avant cette échéance.
Les options disponibles pour les utilisateurs incluent :
- Passer une commande avec les bons de réduction existants.
- Utiliser les points accumulés pour bénéficier d’offres avant expiration.
- S’informer sur les conditions générales via le programme de fidélité accessible en ligne.
L’entreprise a également mis en place une assistance via son service client ([email protected]) pour répondre aux interrogations des clients.
Cent emplois menacés par la fermeture de Just Eat
La fermeture de Just Eat en France aura des répercussions sociales significatives. On estime qu’environ 100 emplois pourraient être affectés, notamment dans les services opérationnels comme la livraison. À Paris, où Just Eat avait mis en place son service Scoober (un modèle de livraison avec des livreurs salariés, rare dans le secteur), les licenciements pourraient être inévitables.
Au-delà des impacts sociaux, cette annonce met en lumière les défis structurels du secteur : marges réduites, forte dépendance aux promotions, et compétitivité exacerbée par des plateformes utilisant des livreurs indépendants.
La livraison de repas, un secteur sous pression
La décision de Just Eat illustre les transformations et les tensions qui traversent le marché de la livraison de repas en France. Alors que les consommateurs s’habituent à commander en ligne, les entreprises doivent jongler entre les attentes de service rapide, les coûts opérationnels élevés et les pressions pour améliorer les conditions de travail des livreurs.
Les défis sont nombreux : forte dépendance aux promotions pour attirer les clients, modèle économique non rentable, concurrence accrue. Contrairement à certains rivaux, Just Eat a opté pour des livreurs salariés dans certaines régions, augmentant ainsi ses coûts fixes.
Just Eat, une entreprise dans la tourmente
La décision de Just Eat de quitter le marché français s’inscrit dans un contexte difficile pour le groupe Just Eat Takeaway. En 2024, l’entreprise a revendu Grubhub, sa filiale américaine, à un prix bien en deçà des attentes initiales. Cet abandon de l’ambition américaine, perçu comme un échec stratégique, a souligné les défis rencontrés par Just Eat Takeaway pour s'imposer sur des marchés concurrentiels en dehors de l'Europe.
En parallèle, la gestion des ressources humaines du groupe a également été mise à rude épreuve. Un plan de licenciements en France, visant à réduire les coûts dans un contexte de restructuration, a été récemment annulé par la justice française. Ce revers juridique complique davantage les efforts de Just Eat pour rationaliser ses opérations dans un secteur marqué par une forte pression concurrentielle.
La sortie de Just Eat de France soulève une question fondamentale : quel modèle d’affaires peut réellement prospérer dans ce secteur ? Alors que la demande continue de croître, seuls les acteurs capables de combiner innovation technologique, maîtrise des coûts et satisfaction client semblent avoir une chance de survivre.