Naissances : les Français ne font plus d’enfants !

Le taux de natalité français est au niveau le plus bas depuis l'après-guerre

Les dernières statistiques de l'Insee, dans son édition « Insee Focus » de ce jeudi 28 septembre, dévoilent des données préoccupantes. Les naissances en France pour l'année 2022 et le premier semestre 2023 sont les plus basses depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. « Avec 726.000 enfants nés en 2022, soit 2,2% de moins qu'en 2021 », ce chiffre représente une diminution de 13% par rapport à 2010 et de 20,8% comparé à 1971, cette dernière étant « le pic le plus haut depuis la fin du conflit mondial ».

Un examen plus minutieux révèle que cette baisse concerne principalement les femmes de 25 à 29 ans, avec un déclin de « 3% par rapport à 2010 », et celles de 30 à 34 ans avec une baisse de « 4% ». Par contre, pour les femmes de 40 ans et plus, il y a une hausse de 3%.

Une baisse des naissances sur l'ensemble de l'Hexagone

Le déclin se ressent partout en France. Géographiquement, cette régression n'épargne aucune région. En effet, selon l'Insee, « l'intégralité des régions du pays » est touchée. Toutefois, six régions métropolitaines connaissent un déclin plus marqué : « 3,2 dans le Grand Est, 3,1 en Bretagne, 2,9% en Auvergne-Rhône-Alpes, 2,6 dans les Pays de la Loire, 2,5% en Île-de-France et 2,4% en Bourgogne-Franche-Comté ». Cette situation n'est pas nouvelle. Elle s'inscrit dans « une tendance à plus long terme amorcée en 2011 », accentuée par la crise sanitaire du coronavirus. En effet, la pandémie a marqué « un coup d'arrêt aux naissances en 2020 », provoquant « une chute des naissances historiques de 13% en janvier 2021, avec seulement 2 067 arrivées dans les familles ». L'Insee précise également que l'âge moyen des mères lors de l'accouchement a augmenté, passant « de 30,2 ans à 31,2 ans », tandis que les naissances hors mariage ont grimpé « de 57 à 65% ».

À contrario, le nombre d'IVG en France n'a jamais été si élevé depuis 30 ans. Près de 35 % des femmes françaises ont recours à l'IVG au cours de leur vie. Les jeunes femmes âgées de 20 à 29 ans ont le plus recours à l'interruption volontaire de grossesse : 26,9 IVG pour 1 000 femmes. Maternité plus tardive pour les femmes, progression des idées féministes dans notre société, avenir incertain, stérilisation contraceptive volontaire... De nombreuses causes peuvent expliquer ce recul du taux de natalité. Selon un sondage de Elle, fait en partenariat avec l'Ifop, 30 % des femmes en âge de procréer ne souhaitent pas avoir d'enfant, 50 % estiment qu'un enfant n'est pas indispensable à l'épanouissement et 13 % déclarent ne pas en vouloir. Pour la plupart des démographes, ces chiffres sont alarmants. La France est face à un défi démographique majeur. Comme le disait le philosophe et sociologue Auguste Comte, « la démographie, c'est le destin »...