Les ailes de l’A400M ont-elles définitivement brûlées après le crash de l’avion à Séville ce samedi ? Le drame a fait quatre morts et deux blessés, mais au delà du malheureux bilan humain, c’est l’avenir du programme militaire européen qui est en jeu.
Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense, soutient le programme A400M. « La France dispose aujourd'hui de six A400M qui ont cumulé plus de 1.700 heures de vol de manière extrêmement performante. C'est un appareil de très grande qualité », a-t-il souligné à l’attention de ses homologues qui se poseraient des questions. Il est vrai que l’armée française est un des principaux clients de ce gros porteur polyvalent.
Un avion qui part sur une bonne idée
L’A400M a un objectif : pouvoir assurer toutes sortes de missions partout dans le monde, quel que soit le théâtre d’opérations. L’appareil peut ainsi transporter matériels et troupes jusqu’à 37 tonnes sur une distance de 3 300 kilomètres. Des performances qui ont longtemps été l’apanage d’avions de transport américain dont l’Europe a souhaité s’affranchir.
Toutefois, l’A400M est sur des charbons ardents, encore plus depuis le crash de week-end. Ce programme coûte en effet extrêmement cher : lancé en 2003, il a subi 4 ans de retards et de lourdes réorganisations internes, pour un coût estimé à 28 milliards d’euros, soit 8 milliards de plus qu’annoncé !
Des défauts dans la cuirasse
Au vu de sa polyvalence et de son intérêt stratégique, le carnet de commandes de l’A400M est plutôt bien rempli avec 174 commandes. Mais deux pays se sont désistés, le Chili et l’Afrique du Sud, ce qui a fait baisser un volume qui aurait dû être de 180 appareils. L’essentiel de l’effort est porté par l’Europe désormais, dont la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Pour surmonter cette nouvelle épreuve, Airbus devra assurer une production impeccable, or c’est loin d’être le cas. Le seul exemplaire reçu par l’Allemagne en fin d’année dernière a démontré, après inspection, plus de 800 problèmes de fabrication…