Le gouvernement, tout à sa quête d'économies, pourrait bien remanier le régime des aides sociales. Un dossier politiquement et socialement explosif qu'Agnès buzyn veut défricher.
Dans le Canard Enchaîné de ce mercredi, les lecteurs apprenaient que l'exécutif avait demandé au ministère de la Santé de dégager pas moins de 7 milliards d'euros d'économies. C'est faux, a assuré Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, dans une interview au Journal du Dimanche. Même si la ministre s'est employée à éteindre cet incendie, il reste des flammes. Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, a ainsi confirmé que ses services étaient à l'origine d'une note préconisant la baisse du coût des aides sociales.
Cacophonie gouvernementale
Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics, a ajouté de son côté qu'il y avait trop d'aides sociales... Agnès Buzyn s'emploie donc à rééquilibrer la parole gouvernementale, histoire de mettre fin à la cacophonie de l'exécutif : "Il n'est pas question de faire des économies sur le dos des pauvres", affirme-t-elle. Les déclarations de ses collègues de Bercy ? "Ils sont dans leur rôle. Chacun travaille avec son prisme".
Réduction des déficits publics
Malgré tout, le ministère de la Santé est tenu de respecter l'objectif de réduction des déficits publics, comme les autres. Il est "normal", indique-t-elle, que le gouvernement "se préoccupe de la dépense publique et de son efficacité". Agnès Buzyn veut se donner le droit "d'interroger" l'efficacité des aides sociales. "Toutes les allocations peuvent être discutées. La façon dont elles sont attribuées, leur efficacité... On a le droit de s'interroger sur un dispositif s'il ne produit pas les résultats attendus", affirme la ministre.