Alpine, la marque sportive et très haut de gamme de Renault, s'apprête à vivre un changement de taille : la production de l'A110, véritable symbole français, pourrait en effet passer complètement en Angleterre. Luca de Meo assume.
Ce symbole français qu'est l'A110, la fameuse sportive d'Alpine, pourrait franchir la Manche. Selon des informations de La Tribune, le groupe Renault (qui possède la marque Alpine) a l'intention de faire assembler l'intégralité de l'A110 en Angleterre, sur le site de Lotus à Hethel. Lotus, propriété du chinois Geely, produit déjà le châssis de la voiture. Pourquoi pas tout le reste… Ce serait fait au détriment de l'usine historique de Dieppe, en Normandie. Pour Renault, qui cherche à optimiser la production et à gonfler ses marges, il n'y a pas de tabou.
Un tabou saute
Luca de Meo a ainsi expliqué devant des journalistes que le lieu de production importait peu « si le modèle est efficace ». De fait, le constructeur automobile a entamé sa mue avec l'arrivée du nouveau directeur général, en juillet 2020. Alpine, dont l'existence avait été menacée, a finalement gagné ses galons au sein de la nouvelle organisation, c'est même devenu un rouage essentiel de cette « Renaulution ». Le site de Dieppe va d'ailleurs accueillir la production du futur SUV de la marque, à partir de 2025.
Inquiétude à l'usine de Dieppe
Et dès 2024, c'est l'Alpine R5 (dérivé de la Renault R5) qui y sera produite. Mais l'usine pourrait perdre l'assemblage de l'A110 au profit de Lotus. Il faudra voir ce qu'en dit l'État, qui possède 29% des droits de vote (et 15% du capital), ce dernier ayant mis la main au portefeuille pour soutenir la production dieppoise du véhicule, notamment au travers d'une commande de 36 unités. Ce soutien va-t-il se poursuivre en cas de délocalisation de la production ?