Pour la direction américaine d'Amazon, c'est un choc. Des salariés d'un entrepôt basé à New York ont voté en faveur de la création d'un syndicat. Du jamais vu !
C'est un coup de semonce qui pourrait retentir partout aux États-Unis. Alors que le syndicalisme a perdu beaucoup de terrain ces dernières années, des salariés d'Amazon sont parvenus à voter en faveur de la création d'un syndicat pour les représenter face à la direction d'un entrepôt à New York. Il s'agit en l'occurrence de l'ALU (Amazon Labor Union), qui a fait son apparition il y a environ un an et contre lequel l'entreprise a ferraillé, mettant à contribution sa formidable fortune.
David contre Goliath
Des réunions obligatoires ont ainsi été organisées durant lesquelles l'entreprise a présenté aux salariés les inconvénients d'avoir un syndicat. Et malgré le résultat du vote, Amazon a bien l'intention de poursuivre ses efforts : dans un communiqué où elle dit sa « déception », le groupe envisage de déposer une contestation auprès de l'agence qui a été chargée de superviser l'élection. Amazon estime que les relations directes avec les salariés donnent de meilleurs résultats qu'avec un syndicat qui fait l'intermédiaire.
Tâche d'huile
Malgré son aversion pour le syndicalisme, Amazon va devoir apprendre à vivre avec. Un vote va être organisé dans un centre de tri tout près de l'entrepôt new yorkais, là aussi pour implanter une antenne de l'ALU. En Alabama, les salariés d'un autre entrepôt Amazon ont voté pour la deuxième fois afin de créer un syndicat. Les résultats penchent à l'heure actuelle vers le « non », mais il reste des centaines de bulletins « disputés » qui pourraient faire pencher la balance.