C'est désormais chose faite : en finalisant la transaction avec les activités ferroviaires de Bombardier, Alstom devient le numéro 2 mondial du rail. De quoi rivaliser avec une concurrence chinoise extrêmement affûtée.
Après avoir essuyé un refus humiliant il y a deux ans de la part de la Commission européenne dans son projet de mariage avec le groupe allemand Siemens, Alstom a finalisé ce vendredi 29 janvier l'acquisition des activités ferroviaires de Bombardier. L'entreprise canadienne, qui va se recentrer sur la construction d'avions d'affaires, va recevoir d'Alstom un chèque de 4,4 milliards d'euros, tandis que l'industriel français éponge la dette d'1,1 milliard d'euros. Ce faisant, Alstom devient numéro 2 mondial dans le secteur ferroviaire, un marché dominé par le géant chinois CRRC qui dévore les parts de marché.
Bombardier-Alstom : une transaction à 5,5 milliards d'euros
C'est une revanche pour Alstom. En 2019, la Commission européenne rejetait la proposition de fusion avec Siemens au nom du maintient de la concurrence sur le vieux continent. Dans le dossier Bombardier, pas de problème : les activités des deux groupes sont complémentaires et par ailleurs, Paris et Berlin ont fait pression pour que les services à la concurrence de Bruxelles prennent davantage en compte la concurrence à l'échelle mondiale. Parmi les atouts de cette opération, Alstom relève la complémentarité géographique : alors que l'entreprise française rayonne en Espagne, en Italie, au Brésil et en Inde, Bombardier est présent en Scandinavie, en Allemagne, au Royaume-Uni ainsi qu'en Chine et en Amérique du Nord.
Transport ferroviaire : une demande forte
Par ailleurs, Alstom bénéficie également des innovations développées par Bombardier, comme le système monorail. Le carnet de commandes des deux entités dépasse les 70 milliards d'euros, de quoi travailler pendant plusieurs années sur un marché en pleine expansion : les métropoles et les grands centres urbains mettent l'accent sur le transport ferroviaire et les mobilités douces.