Le patron d’Aviva saute en plein vol, et sans parachute

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Par Elisabeth Guedel Modifié le 9 mai 2012 à 17h35

Eco Digest du 9 mai 2012 (2) – A la City, les têtes tombent. Le directeur général de l’assureur Aviva, Andrew Moss, vient d’annoncer sa démission, une semaine après le vote, sans appel, des actionnaires. A 54 %, ils ont rejeté son plan de rémunération, mécontents des performances de l'entreprise. La capitalisation d’Aviva est passée de 29 à 9 milliards de livres (30 à 11 M d’euros) sous le mandat d’Andrew Moss, avec une sous-performance de 47 % par rapport à l’indice du secteur. Or le boss devait voir son salaire annuel de 900.000 livres (1,2 millions d’euros) augmenter de 4,6 % en 2011, en plus d’un bonus et d’un plan d’intéressement à long terme. Andrew Moss n’est pas le premier outre-Manche à être poussé vers la porte de sortie par une assemblée générale frondeuse. Sly Bailey du groupe de presse Trinity Mirror et David Brennan du groupe pharmaceutique AstraZeneca l’ont été avant lui. Ralph Topping, de William Hill, l’a échappé belle avec 49,8 % des actionnaires opposés à son augmentation de salaire de 8 %. Même Barclays a senti un vent de révolte fin avril. Londres a entendu le message et va présenter aujourd’hui un projet de loi pour renforcer le contrôle des plans de rémunération des entreprises.

- En France, les patrons du CAC 40 ont gagné moins l'an dernier (- 1,5 %) en raison de la crise. Selon les Echos, le total de leur salaire atteint 96,8 millions d’euros, soit une moyenne de 2,420 millions par dirigeant. Bernard Arnault (LVMH), Franck Riboud (Danone) et Jean-Paul Agon (L’Oréal) occupe les 3 premières places du classement des plus grosses rémunérations.

- Aurait-il menti? L’enquête est ouverte chez Yahoo! Accusé d’avoir enjolivé son CV au moment de son embauche en janvier, le nouveau PDG, Scott Thompson, s’est fendu d’un e-mail d’excuses envoyé aux employés du groupe. Pas suffisant pour calmer la colère du fonds Third Point, l’un des principaux actionnaires du portail internet, qui a demandé la démission de Scott Thompson. Le conseil d'administration tente d’éteindre le feu. Il laisse partir un de ses membres, Patti Hart, qui a participé au processus d'embauche. Et il nomme une "commission spéciale". Elle sera chargée d'enquêter sur ce que le Yahoo! avait d’abord appelé “une erreur par inadvertance”. Scott Thompson n’avait pas de diplôme en science informatique contrairement à ce que mentionnait son CV, mais il en possédait un en comptabilité. L’ inadvertance est de taille...

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