Quand le bâtiment va mal….

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 17 octobre 2012 à 5h04

On connaît le dicton, mais on le prèfere sous sa forme historique "quand le batiment va, tout va". Malheureusement, après le cri d'alarme de Nexity, leader français de la promotion immobilière, c'est au tour des artisans du batiment, ceux qui construisent et aménagent effectivement les maisons, de tirer la sonnette d'alarme. Car autant les promoteurs immobiliers, même dans un marche en baisse de 20 % peuvent s'en sortir, leur activité étant en grande partie liée à des frais variables, autant les artisans, eux, souffrent dans un marché en repli.

D'après la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), l'année 2012 est déjà une mauvaise année, en repli, en théorie, d'au moins 1%, avec un net ralentissement enregistré au troisième trimestre. Si la météo s'en mèle au 4e... Les mises en chantier ont chuté de plus de 8 % rappelle la Capeb, et le marché de la rénovation est aussi en repli, notamment avec la suppression ou l'abaissement de nombre d'incitations fiscales aux travaux d'intérieur d'isolation notamment, en début d'année.

Patrick Liébus, le président de la Capeb, envisage le scénario du pire pour 2013, avec une baisse de l'activité de 3%, qui s'ajouterait donc aux -1% de cette année, et entrainerait la destruction de 20 000 emplois. Sachant que plus d'un quart des entreprises du secteur ont déjà des difficultés de trésorerie, les délais de paiement ayant tendance à s'allonger partout, avec en prime des carnets de commande aux 3/4 vides, le nombre de défaillances d'entreprises du secteur pourrait aussi atteindre des sommets dans les prochains mois.

Au volet des solutions, la Capeb déplore que le dispositif Duflot ne soit pas plus ambitieux, et que la conférence environnementale, prévoyant d'inciter les Français à faire des travaux d'isolation, n'aie pas été accompagnée de mesures plus incitatives.

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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