De quelles options dispose encore la BCE pour stimuler la reprise ?

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Par François Rimeu Modifié le 10 septembre 2020 à 10h44
Christine Lagarde Croissance Mondiale Chine
750 MILLIARDS €La BCE devrait débloquer près de 750 milliards d'euros pour faire face à la crise de la Covid-19.

La Banque centrale européenne (BCE) tiendra sa conférence de presse ce jeudi 10 septembre 2020. Voici ce que nous en attendons :

  • Elle mettra à jour ses projections macro-économiques. Nous ne nous attendons pas à des changements importants (les projections de la BCE sont déjà basses), mais nous pensons qu'elle pourrait revoir à la baisse ses prévisions de PIB et d'inflation, envoyant ainsi un signal accommodant au marché.
  • L'euro s'est considérablement renforcé au cours de l'été, ce qui plaide en faveur d'une plus grande stimulation monétaire (surtout avec une inflation et une inflation « core » très faibles). Même si nous n'anticipons pas l'annonce de telles actions, Mme Lagarde devra signaler pouvoir assouplir sa politique monétaire avant la fin de l'année. Quelles sont les options de la BCE ?
  • Les banquiers centraux savent que leurs « paroles » peuvent avoir un effet sur les marchés, ils peuvent donc « parler » de l'euro dans le contexte de la politique monétaire. Mentionner que la force de l'euro est un problème pour la BCE est un moyen facile et peu coûteux d'intervenir. Mais si cela ne fonctionne pas, cela peut mettre en danger la crédibilité de la BCE.
  • Achats d'actifs : la taille des programmes actuels pourraient augmenter, ils pourraient fusionner, voir leur durée augmenter...
  • La BCE pourrait mentionner que la réduction du taux de dépôt est une option, peut-être couplée à de nouveaux TLTRO (avec de meilleures conditions) afin de contrebalancer les effets négatifs sur les banques.
  • La BCE pourrait également annoncer un objectif d'inflation plus élevé ou une flexibilité concernant un éventuel dépassement de l'inflation. Cependant, pour être efficace, la BCE doit être crédible, ce qui n'est plus le cas sur le front de l'inflation.

La BCE se trouve dans une situation très difficile : inflation core très faible, inflation globale négative, appréciation de l'euro... Historiquement, ces développements auraient conduit à une réponse très ferme et immédiate de la BCE. Le problème ici est que la BCE est presque à court d'options : elle pourrait réduire le taux de dépôt, mais quel serait l'impact d'un passage de -0,5% à -0,6% ? Elle peut augmenter la taille des programmes, et elle le fera à un moment donné, mais là encore, les répercussions sur l'inflation et l'euro ne sont pas évidentes. La BCE peut s'inquiéter de l'appréciation de l'euro et de la très faible inflation, mais cela ne signifie pas qu'elle peut faire grand-chose à ce sujet.

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Stratégiste senior, La Française AM.

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