« Entendre certaines grandes fortunes gémir sur le niveau d’imposition dont elles souffriraient est quelque chose de particulièrement indécent »

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 3 janvier 2013 à 16h20

Benoît Hamon, ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire ne fait pas particulièrement dans la dentelle sur RTL jeudi matin : "Entendre certaines grandes fortunes gémir sur le niveau d'imposition dont elles souffriraient est quelque chose de particulièrement indécent".

Interrogé sur le maintien de la taxe à 75 % sur les revenus dépassant 1 million d'euros, le tenant de la gauche dure au gouvernement n'a pas hésité à conspuer les riches. Pour justifier sa position, il salue le "silence des Français qui voient leur pouvoir d'achat, en lien avec la crise, parfois être remis en cause", oubliant de préciser au passage que pour les classes moyennes, qui auront à assumer l'essentiel des hausses d'impôts cette année en volume, la baisse du pouvoir d'achat n'aura rien à voir avec la crise, mais bien avec les assommantes hausses d'impôts. Pour Benoît Hamon, cette "mesure de justice fiscale, d'une manière ou d'une autre, trouvera une traduction en loi de finances en 2013", mais ne pourra se faire aujourd'hui "parce que ça supposerait de remettre en route une machine extrêmement lourde".

Sachant que le Conseil Constitutionnel a amendé certaines dispositions fiscales de la loi de finances 2013 à cause de leur caractère rétroactif, il est probable que la taxation à 75 % des revenus supérieurs à 1 milion d'euros ne puisse entrer en vigueur qu'en courant d'année, et porte au maximum sur les revenus éligibles à la taxation, donc reçus à partir du 1er janvier. Autant dire que les spécialistes de l'ingénierie financière et fiscale auront tout leur temps pour mettre en place les outils qui rendront cette supertaxe totalement inopérante pour la majorité des contribuables visés et.. encore présents sur le territoire national.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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