Tout le monde n'a pas le même sens de l'humour que Libération. Détournant la formule de Nicolas Sarkozy lancée lors d'une visite en province à un manifestant qui le conspuait, Libération, en choisissant de s'attaquer à Bernard Arnault avec son titre choc "Casse toi riche con", devra plaider sa cause devant la 17e chambre correctionnelle de Paris, celle compétente en matière de délits de presse. (lire Bernard Arnault est bien sur le départ pour la Belgique).
Bernard Arnault vient en effet d'annoncer dans un communiqué qu'il portait plainte pour "injures publiques". Techniquement, cela peut condamner Libération, si les faits qui lui sont reprochés par le plaignant sont confirmés par le tribunal, à une publication judiciaire (soucent une demie voire une pleine page, parfois en Une, notamment lorsque les faits incriminés sont passés par la Une), au paiement d'une amende de 12 000 euros maximum, et à des dommages et intérêts, qui sont traditionnellement fixés au montant symbolique de 1 euro (pour l'honneur).
Pour Libération, la question posée est évidemment celle de la liberté d'informer, et de la liberté d'expression.
A noter que LVMH, qui est également actionnaire du quotidien Les Echos et de Radio Classique, et que contrôle la holding de Bernard Arnault, n'a pas fait de commentaire, ni annoncé de mesures de rétorsions publicitaires. Vuiton, Dior, et tant d'autres sociétés controlées par Bernard Arnault sont annonceurs de Libération.