La publication des nouvelles prévisions de croissance de la France par Bruxelles ce jeudi 5 novembre 2015 risquent fort de ne pas plaire au gouvernement car elles remettent en doute quasiment l'intégralité de sa politique pour les deux années à venir, 2016 et 2017. Non seulement la Commission européenne estime que la croissance en 2016 sera moins élevée que ce que pense Bercy, mais en plus la France risque fort de ne pas faire baisser son déficit en dessous de 3% d'ici 2017.
Croissance en 2016 : Bruxelles annonce 1,4%, Bercy table sur 1,5%
Mauvaise nouvelle pour le gouvernement : la croissance n'est pas autant là que ce qu'il espère. C'est Bruxelles qui le dit ce jeudi 5 novembre 2015 avec la publication des nouvelles prévisions de croissance pour l'Hexagone. Si elle confirme les 1,1% de croissance en 2015, elle est moins optimiste que le gouvernement pour 2016.
Bercy, dans ses prévisions, estime que le PIB de la France connaîtra en 2016 une croissance de 1,5%. C'est sur cette donnée qu'a été bâti le Budget 2016 et, surtout, la France connaîtrait enfin une croissance suffisante pour créer, selon les économistes, des emplois durables. Pour Bruxelles ce n'est pas le cas.
La Commission Européenne avance une croissance de 1,4% pour la France en 2016 ce qui aurait deux conséquences : non seulement la création d'emplois durables ne serait pas encore à l'ordre du jour, mais surtout les recettes fiscales ne suffiraient pas à couvrir les dépenses prévues par la Loi de Finances 2016. Conséquence : au lieu de se rétracter, le déficit public augmenterait.
3,3% de déficit en 2017 : la France ne rentrerait pas dans les clous
Ce n'est donc pas étonnant de voir que Bruxelles annonce tout simplement que la France ne réussira pas à atteindre son objectif de respecter le Pacte de Stabilité en 2017. Celui-ci prévoit un déficit de moins de 3% pour les pays-membres de l'UE et la France a obtenu, en 2015, un délai supplémentaire de 2 ans pour y parvenir. Un délai que la Commission Européenne a bien fait comprendre qu'il serait le dernier.
Mais si le gouvernement, dans ses prévisions, avance un déficit de 2,7% en 2017, Bruxelles, en se basant sur ses propres prévisions de croissance, avance un déficit public de 3,3%. La France serait encore une fois en dehors des clous et risquerait fort de se voir notifier l'amende de 4 milliards d'euros à laquelle elle a échappé en février 2015.