Ventes d’armes : un business sanctifié par la Constitution américaine

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Par Jean-Baptiste Le Roux Modifié le 17 décembre 2012 à 13h06

Alors que l'Amérique tente de se relever après la tuerie de Newton qui a coûté la vie à 27 personnes, la question du port d'armes aux Etats-Unis revient une nouvelle fois sur le tapis.

Un sujet difficile à aborder pour plusieurs raisons. Barack Obama s'en est d'ailleurs bien gardé dans son discours à l'adresse de la nation suite au massacre de Newton. Tout d'abord parce que le port d'arme aux Etats-Unis est un droit constitutionnel. Il est sanctionné par le second amendement de la Constitution américaine qui garantit à tout citoyen le droit de porter des armes. Il fait partie des amendements passés le 15 décembre 1791, une série d'amendements plus connus sous le terme "Bill of Rights", ou déclaration des droits.

L'autre raison, preuve que le port d'armes s'est fortement ancré dans la société américaine, c'est l'influence du lobby pro-armes et le business qui en découle. Plus d'un million d'armes à feu se vendent chaque mois aux Etats-Unis. Un chiffre révélé par le NICS (aucun lien de parenté avec le fameux NCIS popularisé par la série TV), un service rattaché au FBI qui recense chaque mois les demandes d'autorisation de port d'armes enregistrées par les armuriers.

En 2011, le NICS avait enregistré 16,5 millions de demandes, un chiffre en perpétuelle augmentation depuis la publication des résultats de cette agence, en 1998. L'armement est donc un secteur qui ne connaît pas la crise, il en profite même.

Paradoxalement, il faut noter une baisse du nombre des détenteurs d'armes. Bien qu'il n'existe aucunes statistiques officielles sur le sujet, l'université de Chicago réalise chaque année un sondage qui tend à avoir force de loi. Selon sa dernière enquête, 21 % des Américains étaient équipés d'une arme à feu en 2010 contre près de 50 % en 1973.

Si les ventes augmentent et les détenteurs diminuent, on en déduit donc que les détenteurs d'arme à feu aux Etats-Unis en possèdent désormais plusieurs. Exactement ce qui s'est passé à Newton : le forcené a attaqué l'école primaire avec un fusil d'assaut et deux pistolets automatiques.

Aujourd'hui, ce massacre pourrait permettre de relancer le débat sur le sujet. Mais peu de personnes, Barack Obama y compris, osent s'opposer à la puissante NRA (National Rifle Association), le plus important lobby en la matière. Un lobby qui, en temps de crise, n'hésite pas à avancer comme argument que le business de l'armement, c'est 10 000 emplois générés et plus de 8,5 milliards de dollars de recette par an...

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Jean-Baptiste Le Roux est membre de la rédaction d'Economie Matin

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