Le choc des mots, mais pas de la compétitivité

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Par Corinne Verrecchia Modifié le 30 novembre 2012 à 5h55

Leçon numéro 1 : le patriotisme est un attachement sentimental à sa patrie se manifestant par la volonté de la défendre et de la promouvoir (définition Larousse). Dès lors que le patriotisme suppose une réaction « affective » motivée par un évènement extérieur (positif ou négatif) il est difficile de concevoir que la fiscalité et le développement économique d’un pays puissent déclencher un tel sentiment… La confusion des genres ne suffira pas à obtenir le résultat souhaité.

Leçon numéro 2 : La fiscalité et le financement d’investissements appropriés sont des outils et non une fin en soi. Ces éléments avec d’autres doivent être au service d’une politique orientée vers la recherche de croissance.

Leçon numéro 3 : La compétitivité ne se décide pas par un pacte et ne peut être issue d’un choc… Croissance et compétitivité sont le résultat d’une politique industrielle construite. Une telle stratégie permettant aux industries françaises d’intégrer les marchés actifs, de créer les produits du futur, de se positionner sur les prix et les coûts, d’être innovantes en techniques et pour la gestion des ressources humaines fait défaut …

En synthèse, la politique de ré-industrialisation de la France reste le vrai enjeu pour les années à venir. Cela implique l’amélioration et la transformation du système fiscal afin que les entreprises françaises puissent se développer et investir en France et à l’étranger, la sécurité juridique des opérations devant être organisée et garantie pour faciliter la prise de risque. Ce qui est souvent à torts désigné sous le vocable de « niches » regroupe autant de concepts efficaces mais mal encadré par le législateur, les abus non maitrisés aboutissant à leur suppression ; la valorisation du rôle de l’actionnaire et de l’investisseur plutôt qu’une opposition affichée aux autres parties prenantes de l’entreprise. La rémunération du risque pris par l’actionnaire investisseur, souvent lui-même entrepreneur est justifiée pour assurer le développement de l’activité ; la création d’un accompagnement opérationnel et interprofessionnel du dirigeant et de l’entreprise en régions en alternative à la mise en place d’une nouvelle super structure. Il faut créer des outils issus de partenariats entre les instances publiques et les opérateurs privés dédiés.

Le choc des mots et les coups de becs n’y suffiront pas ! Le patriotisme fiscal et économique non plus !

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Diplômée d’un DESS de fiscalité et droit des affaires de Paris 2 Assas, Corinne Verrecchia est avocate. Elle est également membre de l’ACE (Avocats Conseils d'Entreprises), de l’IACF (Institut des Avocats Conseils Fiscaux) mais aussi du Rotary international et du réseau féminin WIG (Women's Interest Group). Elle est aujourd’hui adhérente de l’IFA (Institut Français des Administrateurs) et de l’association des avocates administrateurs de sociétés (AAA+). 

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