Portrait robot du prochain Premier ministre de François Hollande

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Par Stéphane Bugat Modifié le 7 mai 2012 à 5h35

François Hollande élu, la question qui est désormais sur toutes les lèvres des édtiorialistes et politologues en tout genre est : Qui choisira-t-il comme Premier ministre ?

Tous les pronostics sont vains. Seul François Hollande a une idée – pas forcément définitive – sur celui (ou celle) qu’il nommera Premier ministre. Et il s’appliquera à n’en rien dire avant le 7 mai. Cette discrétion qui vaut tout autant pour le reste du futur gouvernement est, pour lui, le meilleur moyen de garder toutes les cartes en main. En revanche, il n’est pas interdit d’évoquer les éléments qui sont susceptibles de contribuer à sa réflexion.


Pour Matignon, trois personnalités restent plus ou moins en course. L’entourage de Martine Aubry a beaucoup fait, ces dernières semaines, pour que les médias la considèrent comme incontournable. C’est faire peu de cas de son inimitié avérée pour celui qui l’a précédée au premier secrétariat du PS et des tombereaux de vacheries qu’elle a déversés sur son compte. Certes, elle argue de son expérience gouvernementale. L’argument est-il vraiment convaincant ? En réalité, il serait paradoxal que François Hollande, légitimé par le suffrage universel, en faisant appel pour ce poste clé à un ancien de l’équipe Jospin, entérine implicitement ce reproche de l’inexpérience que lui a opposé la droite toute la campagne durant. De plus, installer la maire de Lille à Matignon, ce serait instaurer une cohabitation de fait et l’équipe gouvernementale ne tarderait pas à se diviser entre les « hollandais » et les « aubrystes », ce qui ne sera pas la meilleure manière de faire face aux épreuves qui l’attendent.

En bonne logique, François Hollande devrait donc choisir comme chef du gouvernement quelqu’un ayant toute sa confiance et capable de maîtriser la majorité parlementaire issue des législatives de juin prochain. Ce qui correspond au profil de Jean-Marc Ayrault. D’ailleurs, qui mieux que lui pourra se faire entendre pas un groupe socialiste forcément hétéroclite ? Non seulement il préside depuis dix ans le groupe socialiste à l’Assemblée nationale, mais il a également fait ses preuves comme maire de Nantes, ville dynamique s’il en est, où il a été réélu à plusieurs reprises dès le premier tour. Avec des tels atouts, son déficit de notoriété sera vite comblé.

Un scénario de crise n’est cependant pas à exclure totalement. En cas de violente offensive des marchés financiers contre la France, il n’est pas absurde d’imaginer que Michel Sapin, attendu à Bercy, soit promu à Matignon, où il pourrait même cumuler avec le ministère de l’Economie, comme l’avait fait Raymond Barre, en son temps.

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Journaliste et consultant, Stéphane Bugat est un observateur attentif de la vie politique. Ancien collaborateur du Point et du Matin, il a créé et dirigé plusieurs journaux (Murs Murs, Le Journal des  spectacles, Le Quotidien  de  la  République, etc.). On lui doit une biographie de Jean-Pierre Raffarin (« L’Homme  du  18 juin  2002 », Ramsay, 2002), un essai polémique (« Et  si  la  gauche changeait », Gawsevitch, 2006), ainsi qu’un livre d’entretiens avec Jacques Chérèque (« La Rage de faire », Balland, 2007). Il vient de publier « Le Président Hollande. Ses équipes, ses réseaux, ses projets. », aux éditions l’Archipel.

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