Alors que les appels à la consommation se multiplient, autant du côté du gouvernement que des entreprises, le journal Les Échos dévoile un projet qui risque bien de faire augmenter la très crainte grogne sociale en France. Peut-être qu’Emmanuel Macron va le présenter durant son allocution de dimanche 14 juin 2020 ?
Le chômage partiel : maintenu mais largement réduit
Le journal Les Échos a dévoilé un projet qui serait dans les cartons du gouvernement pour répondre au problème du chômage massif et partiel en France : baisser l’indemnisation. Selon le quotidien économique, le gouvernement aimerait se rapprocher du modèle allemand où une personne au chômage partiel ne touche que 60% de son salaire net… alors qu’en France cette somme est de 84% du net (et 100% du net si le salarié est rémunéré au SMIC).
Le ministère du Travail pourrait donc décider de réduire d’environ un tiers le montant versé aux salariés au chômage partiel, naturellement en ciblant avant tout les gros salaires et en épargnant un peu les salariés au SMIC.
Les discussions avec les partenaires sociaux seraient en cours, même si le ministère du Travail dément l’information. Car le gouvernement aimerait basculer dans ce nouveau modèle dès le 1er juillet 2020, tout en augmentant également la part à la charge de l’entreprise (40% du salaire contre 15% actuellement) et en réinstaurant les cotisations sociales.
Patronat et syndicats font front commun contre ce projet
Pas sûr, toutefois, que le gouvernement réussira à trouver un accord avec les partenaires sociaux, car, et c’est assez rare pour le souligner, l’idée est décriée à la fois chez le Medef et chez la CFDT, pourtant le syndicat « allié » d’Emmanuel Macron. Et si elle est décriée, c'est qu'elle est malgré tout possible.
Pour le Medef et le patronat en général, ce qui coince serait la baisse de l’indemnisation par l’État qui pèserait directement sur les comptes des entreprises… et les contraindrait à licencier. Et, au final, les chômeurs partiels se retrouveraient au chômage tout court… et donc l’État serait perdant.
Pour la CFDT et les syndicats, c’est bien évidemment la baisse de l’indemnisation (donc du salaire) qui fait hérisser les poils : comment relancer la consommation, moteur de l’économie, si on baisse les revenus des premiers concernés, les consommateurs ? D’autant plus que si le gouvernement veut sauver la saison touristique, ce ne serait pas une bonne idée de réduire d’un tiers les rentrées d’argent juste avant.