Chypre : les responsables politiques ont enfin trouvé un plan B

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Par Laure De Charette Modifié le 22 mars 2013 à 4h17

Cela fait depuis le mois de juin que le gouvernement de Chypre tente de négocier un plan de sauvetage auprès des institutions européennes et internationales. Et c'est dos au mur qu'il sort du chapeau un plan B ! Hier soir, les responsables politiques de Chypre ont proposé de mobiliser les fonds de pension, comme le Portugal l'a fait avec succès en 2011. Il s'agirait grosso modo d'utiliser l'argent détenu par ces fonds de pension privés, plus de 4 milliards d'euros, pour recapitaliser les banques du pays. Cette proposition, aux contours encore très flous, est actuellement examinée sur le plan technique et légal par les services juridiques de la République. Encore faudra t-il que l'Eurogroupe le juge satisfaisant et l'accepte...

Depuis le rejet en début de semaine du plan de sauvetage proposé par l'Europe, qui consistait à taxer les dépôts bancaires des Chypriotes, le gouvernement a l'impératif d'émettre des contre-propositions s'il veut obtenir l'aide de l'Europe, en l'occurrence un prêt de 10 milliards d'euros, dont le pays ne peut plus se passer, étant au bord de la faillite. Or il y a urgence : les banques du pays sont fermées depuis samedi pour éviter un bank run mais elles doivent rouvrir mardi matin.

Parallèlement, les autorités de Chypre proposent de restructurer le secteur bancaire, comme l'exige la BCE (qui aimerait aussi que les capitaux placés dans les banques de l'île soient temporairement bloqués afin que leurs propriétaires ne retirent pas leurs avoirs). Il faut dire que les banques chypriotes sont au bord de la faillite car lourdement endettées, après avoir notamment octroyé des prêts importants à des entreprises grecques incapables de rembourser et après avoir acheté de la dette grecque.

Hier, la Banque centrale européenne a prévenu qu'en l'absence de contre-propositions crédibles et viables, elle coupera le versement de liquidités aux banques chypriotes lundi matin. Un ultimatum, qui, s'il était mis à exécution, entraînerait l'effondrement probable de l'économie chypriote, déjà paralysée depuis près d'une semaine.

A Chypre, les habitants semblent toujours sous le choc. D'après un sondage paru hier, 67% d'entre eux seraient désormais favorables à une sortie de la zone euro, dans laquelle ils sont entrés en 2008, et à un renforcement de leurs relations avec la Russie. Dans tous les cas, si les autorités chypriotes ne présentent pas de plan B sérieux, leur pays pourrait être exclu de la zone euro.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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