Les compagnies aériennes, dont l’activité a repris de plus belle durant l’été 2022, la levée des restrictions sanitaires et le retour du tourisme, ont un nouveau combat dans leur agenda : la baisse de l’indemnisation des voyageurs en cas de retard. Elles estiment que la réglementation européenne profite trop aux clients… et espèrent que le changement de présidence va débloquer le dossier.
Entre 200 et 600 euros d’indemnisation en cas de retard du vol
De plus en plus mise en avant dans les médias et par les défenseurs des droits des consommateurs, la réglementation européenne concernant les droits des voyageurs dans le secteur aérien est très favorable à ces derniers. Dès lors que le vol à plus de trois heures de retard, les voyageurs peuvent demander une indemnisation dont le montant est compris entre 250 et 600 euros par billet.
Encore peu utilisée car méconnue, cette indemnisation l’est toutefois de plus en plus à mesure qu’elle parvient aux oreilles des concernées. Et sans doute a-t-elle été fortement mobilisée durant cet été 2022 marqué par des pénuries de personnel (au sol et dans l’avion) et des couacs dans la gestion des bagages qui ont créé un véritable chaos dans les aéroports européens. Et les multiples grèves qui se sont rajoutées aux problèmes pré-existants n’ont en rien amélioré la situation.
Le lobby de l’aviation relance le débat
Interrogé par Politico le 5 août 2022, Thomas Reynaert explique la situation : il se peut en effet qu’un voyageur obtienne une indemnisation bien supérieure au prix réel de son billet. C’est notamment le cas pour les compagnies low-cost qui ont fait chuter les prix (et qui ont des difficultés depuis la hausse des prix du pétrole). Employé du cabinet de lobby de l’aviation, Airlines for Europe (A4E), M. Reynaert juge que « ça n’a aucun sens ».
Et le secteur espère que le changement de présidence de l’Union européenne, la République Tchèque ayant remplacé la France, pourrait permettre de revoir ces conditions. En baissant les montants ou, mieux, en rendant plus compliquée l’obtention du remboursement. Tout l’inverse de ce que veulent les associations de défense des consommateurs qui, de leur côté, espèrent une législation plus favorables et notamment un remboursement totalement automatique et non sur demande.