EADS se retrouve empêtré dans une nouvelle affaire de corruption

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Par Laure De Charette Modifié le 12 février 2013 à 3h48

Ils auraient offert des voitures de luxe à des responsables militaires d'Arabie Saoudite, en échange de la signature d'un contrat de 2,5 milliards de dollars portant sur des équipements de communication. Aïe ! GPT Special Management Systems, une filiale britannique du groupe aéronautique européen EADS, pourrait être impliquée dans une affaire de corruption selon le FBI, qui envisage de lancer une enquête. La police fédérale américaine a déjà infligé des amendes à des entreprises, même non américaines, qui violait la loi... Le Financial Times raconte les dessous de cette drôle d'histoire.

GPT donc travaille pour le compte du ministère britannique de la Défense et est une filiale d'Astrium, la division d'EADS spécialisée dans l'espace. Parallèlement à ces véhicules de luxe offerts, d'importants transferts d'argent –de l'ordre de 13,5 millions d'euros- auraient été effectués entre 2007 et 2010 : « des paiements inexpliqués », dont certains auraient transité par les Etats-Unis pour rejoindre des comptes domiciliés aux îles Caïman.

Cela fait un an que le Serious Fraud Office enquête sur cette affaire au Royaume-Uni. Tout a commencé avec les révélations d'un haut responsable ayant travaillé sur le contrat et qui depuis a été muté au sein d'EADS. En fait, certains dirigeants du groupe seraient au courant de ces possibles faits de corruption depuis 2007.

Ce n'est pas la première fois qu'EADS se trouve impliqué dans des affaires de corruption. Une enquête est d'ailleurs toujours en cours à la fois en Allemagne et en Autriche. Les autorités soupçonnent qu'il y ait eu des pots de vin versés en 2003 dans le cadre de la vente de 15 avions de combat Eurofighter Typhoon à l'Autriche. La justice autrichienne suspecte EADS d'avoir mis jusqu'à 100 millions d'euros à disposition de lobbyistes pour vendre à Vienne ses avions.

En novembre dernier, le patron du groupe, Tom Enders, s'est fendu d'une lettre à ses employés dans laquelle il promet la « tolérance zéro » pour ceux qui franchiraient la ligne rouge. Il a aussi commandé un audit externe devant se pencher sur l'ensemble des procédures internes de conformité aux règles d'éthique. « Je veux régler cette affaire le plus rapidement que possible », déclarait-il alors au sujet de l'affaire autrichienne, car « elle nuit (...) à notre image et notre crédibilité ». Gageons que l'affaire saoudienne ne va pas arranger le tout...

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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