L’école est peut-être gratuite, mais pas la rentrée

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Par Laure Japiot Modifié le 4 septembre 2012 à 5h42

Votre enfant traîne les pieds ce matin ? Logique : s’embarquer pour une longue année de contraintes après deux mois d’insouciance, il n’y a pas de quoi se réjouir... Mais la rentrée des classes est surtout un fardeau pour les parents sur le plan financier.

Certes, l’école en France est supposée être gratuite depuis la loi de Jules Ferry de 1881, afin de rendre possible l’instruction obligatoire entre 6 et 16 ans. Et de fait, dans les établissements publics de l’enseignement primaire et secondaire, les familles ne paient pas de frais d’inscriptions ; les coûts du personnel enseignant, des locaux, des matériels et fournitures à usage collectif sont pris en charge par la collectivité.

Seul l’enseignement privé prélève des frais d’inscription, sachant que dans le primaire, 86,3 % des enfants sont scolarisés dans le public et 13,7 % dans le privé. Quant aux manuels scolaires, principaux supports de cours, ils sont gratuits jusqu’à la classe de troisième et ne sont à la charge des familles qu’au lycée – sauf dans certaines régions qui les subventionnent.

Mais la rentrée des classes ne serait pas digne de ce nom sans la fameuse Liste des Fournitures Scolaires établie chaque année par les enseignants et qui reste, elle, aux bons soins du portefeuille familial : 1 cahier grand format à spirales et grands carreaux, 2 cahiers petit format sans spirales à petits carreaux, 3 crayons HB, etc. D’après l’association Familles de France, la facture moyenne pour équiper un enfant qui rentre en 6e s’élève cette année à 192,82 euros, en hausse de 2,9 % par rapport à 2011.

A ces dépenses s’ajoutent l’assurance scolaire, quasi indispensable pour couvrir les conséquences des dommages que votre enfant pourrait causer à autrui (garantie responsabilité civile) et des dommages corporels que lui-même pourrait subir, qu’il y ait un responsable ou non (garantie individuelle accident), ainsi que tous les frais périscolaires, tels que la cantine et le transport : plus de 50 % des familles inscrivent leurs enfants à la cantine, et un tiers d’entre elles ont recours au transport scolaire, particulièrement en milieu rural.

Heureusement, quelques aides publiques permettent aux familles de faire face à cette charge moins douloureusement. L’allocation de rentrée scolaire vient ainsi d’être revalorisée de 25 % cette année pour atteindre 356,20 € pour les jeunes entre 6 et 10 ans, 375,85 € pour la tranche d’âge de 11 à 14 ans et 388,87 € pour celle de 15 à 18 ans. 3 millions de familles et 5 millions d'enfants en sont bénéficiaires. Pour les familles les plus en difficulté, des bourses et des fonds sociaux peuvent également être octroyés.

Mais pour les parents émus qui laissent ce matin pour la première fois leur petit bonhomme à la porte de l’école maternelle, mieux vaut commencer à économiser : en France, une scolarité démarrée à l'âge de trois ans et menant, en 15 ans, à un baccalauréat général et technologique sans redoublement était évaluée à 111 240 euros en 2009, d’après le ministère de l’Education nationale. Même si l’Etat et les collectivités territoriales en paient 90 %, la note risque d’être salée...

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