En mettant en place un dispositif de prêts garantis au début de la crise sanitaire, l'État a lancé une bouée à de nombreuses entreprises pour leur trésorerie. Mais certaines d'entre elles pourraient être dans l'incapacité de rembourser leurs prêts.
Le groupe Fnac Darty a fait la une de l'actualité en annonçant le remboursement, rubis sur l'ongle, de son prêt garanti par l'État (PGE). 500 millions d'euros, empruntés auprès des banques l'an dernier, dont 70% garantis par les pouvoirs publics, ont permis à l'entreprise de passer sans encombre le cap de l'épidémie. Mais ce remboursement pourrait être l'arbre qui cache la forêt. 657.000 PGE ont été distribués depuis le printemps dernier, pour un montant total de 133 milliards d'euros. Les premières entreprises bénéficiaires doivent dire actuellement si elles souhaitent rembourser leurs PGE ou attendre une année supplémentaire.
Un tiers seulement des entreprises pourront rembourser immédiatement
Et seulement un tiers d'entre elles auraient l'intention de rembourser leurs PGE immédiatement, selon des chiffres évoqués par BFMTV. Pour les autres, les banques et l'État devront attendre. D'après le baromètre BPI France, 23% des entreprises ont épuisé cette ligne de crédit, 8% ont peur de ne pas pouvoir rembourser les sommes. C'est deux fois plus qu'en juillet dernier… Néanmoins, les banques tiennent à rappeler que plus de la moitié des entreprises bénéficiant d'un PGE n'ont toujours pas touché leur argent.
Vers un délai de remboursement plus long ?
Afin de faciliter le remboursement des sommes prêtées, certaines organisations patronales évoquent la possibilité de rembourser dans 6 ans, voire 8 ans. Mais ce report doit au préalable obtenir le feu vert de la Commission européenne. Et le ministère de l'Économie a déjà eu l'occasion d'affirmer que ce délai ne pourrait être pris qu'en dernier recours. Quoi qu'il en soit, le remboursement des PGE s'annonce comme une pierre d'achoppement entre l'État, les banques et de nombreuses entreprises.