C’est à force de réduire les coûts des entreprises que l’on a tué la croissance

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Par Anne-Laure Domange Modifié le 19 mars 2013 à 11h52

Nous le savons bien, au final on obtient ce qu’on mesure, surtout si ce qu’on mesure sert aussi à rémunérer ses collaborateurs. Il se trouve que les mesures les plus répandues dans les entreprises sont les mesures de la performance. La performance est généralement comprise comme le rapport entre le résultat obtenu et l’effort fourni, étant entendu que l’effort se retrouve toujours, d’une manière ou d’une autre, dans les coûts de l’entreprise.

Comme le résultat est toujours aléatoire, a fortiori dans le contexte que nous connaissons, « améliorons notre performance » se traduit donc généralement par « réduisons nos coûts ». Avantage de la réduction des coûts : on sait d’où l’on part, et la fluctuation naturelle de l’activité fait qu’il semble toujours possible d’optimiser. Et de toute façon, il faut travailler les coûts, c’est indispensable.

Inconvénient : la concentration dans la durée sur la seule réduction des coûts détourne les forces vives de l’essentiel, à savoir de l’exigence de la croissance. A l’extrême, cela aboutit au court-termisme, à la défiance et à l’individualisme, donc à l’asphyxie générale. En réalité, globalement, après deux décennies d’optimisation de l’existant, nous en sommes à ce stade la.

C’est pourquoi à la notion de performance, il faut désormais préférer la notion de prospérité. Améliorer la prospérité, c’est viser l’expansion et, osons le mot, la richesse. Ceci implique des changements précis, cohérents, dans le fonctionnement de l’entreprise. Il faut évaluer où on en est, pouvoir s’étalonner : objectifs et indicateurs, agendas, pratiques et moyens ; et s’appuyer sur la dynamique de ses fondamentaux que sont la culture, la confiance et l’esprit de conquête. Face à une crise de mutation il faut réinventer son modèle et aider les hommes à se mettre en mouvement.

Pour croître dans la durée, il faut être éveillé, astucieux, rapide « tel dans un laboratoire perpétuel », avec de la patience et de la constance en faveur du bon fonctionnement de l’entreprise.

Mais attention, l’amélioration de la prospérité est une discipline encore plus exigeante que l’amélioration de la performance : « la prospérité est un état qui ne connait pas le repos » !

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