La croissance recule en Israël

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Par Julien Bondarev Modifié le 28 novembre 2014 à 13h26

Pour la première fois en 5 ans, l’économie israélienne est en plein recul. La cause ? L’opération « Bordure protectrice » à Gaza de cet été. Le produit intérieur brut israélien (PIB) a baissé de 0,4 % entre juillet et septembre 2014 alors qu’il avait connu une hausse de 3,2 % et 2,2 % respectivement durant le premier et le deuxième semestre de cette année.

Une opération militaire trop coûteuse

L’opération Bordure protectrice, aussi appelé Guerre de Gaza de 2014 est un conflit armé qui s’est déroulé entre les mois de juillet et d’août 2014 entre l’État d’Israël et plusieurs forces palestiniennes dont le Hamas et le Jihad islamique. Comme les affrontements ayant déjà eu lieu à Gaza en 2008 et 2009, l’opération Bordure protectrice s’est caractérisée par des tirs aveugles de roquettes du côté palestinien et par des raids et des bombardements aériens du côté israélien.

Au-delà du bilan humain de cette opération qui est tout bonnement désastreux, ces 50 jours de guerre ont ralenti la production globale israélienne et ont contraint les consommateurs à rester chez eux. Ces paramètres ont provoqué une baisse de 0,6 % du PIB annuel et ont augmenté les dépenses de l’État de 3,1 %.

Néanmoins, le ministre des Finances reste confiant. « L’économie israélienne est restée stable, nous pensons donc qu’il s’agit d’un résultat ponctuel et non d’une tendance à long terme » a-t-il déclaré alors que le gouvernement table toujours sur une prévision de croissance de 2,4 % de croissance en 2014 et 2,8 % en 2015.

Fitch abaisse la note d’Israël

Malgré les discours du ministre des Finances, cette contre-performance suscite des interrogations. C’est la première baisse de croissance enregistrée depuis le premier semestre 2009. Les circonstances géopolitiques étaient assez similaires, mais sur le plan économique, la situation était très différente. Le pays sortait aussi d’une opération militaire, mais toute l’économie mondiale était en pleine récession.

Afin de contrer cette faible croissance économique, la Banque d’Israël a abaissé son taux d’intérêt de référence à 0,25 %, un taux historiquement très bas. Ce qui a eu pour effet d’affaiblir la monnaie israélienne, le shekel, mais cela a aussi stimulé les exportations de 2,8 %. Le tourisme a aussi diminué en Israël. À titre d’exemple, en octobre 2014, ce sont 19 % de touriste en moins qui ont visité le pays par rapport à octobre 2013.

Conséquence directe de cette annonce, l’agence de notation Fitch a abaissé la note d’Israël la passant de « positif » à « stable ». Pour justifier cette décision, les analystes de Fitch ont cité les dépenses militaires élevées causées par le conflit avec le Hamas ainsi que les pourparlers de paix qui sont actuellement au point mort.

Pour la députée Zahava Gal-On du parti Meretz, « l’économie est en panne ». Évidemment de tels propos doivent être nuancés, mais tout de même, cela ne fait aucun doute qu’Israël ne se porte pas aussi bien qu’auparavant. Une chose est certaine : tant que le conflit israélo-palestinien ne sera pas résolu, Jérusalem ne pourra pas compter sur une économie stable. Voici une énième raison d’arriver à un accord, s’il en fallait une de plus.

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Consultant en géopolitique et sécurité internationale, Julien Bondarev a choisi de développer son expertise sur la  zone EMEA, dans laquelle il a beaucoup voyagé et qui le fascine par la richesse et la complexité des relations multi-continentales qui la régissent.   

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