C'est l'incompréhension totale qui domine à Hambach, en Moselle, depuis que le groupe Daimler a confirmé son intention de vendre l'usine qui produit des Smart pour Mercedes.
Installé à Hambach depuis 1998, l'usine Mercedes fabrique des Smart. Il y a un an, Daimler (propriétaire de la marque) a décidé de délocaliser la production en Chine à partir de 2022, tout en investissant en Moselle pour l'assemblage d'une citadine électrique signée Mercedes. La production de ce nouveau véhicule aurait dû débuter cet automne. Le groupe a investi 500 millions d'euros pour adapter la ligne de production, des travaux sont d'ailleurs toujours en cours. Hélas, tout cela ne servira pas au constructeur : Daimler a en effet décidé de céder le site. « L'entreprise a l'intention d'entamer des discussions sur une vente de son usine française d'automobiles à Hambach », confirme l'entreprise dans un communiqué.
Incompréhension des salariés et du gouvernement
Le géant allemand précise avoir mis en œuvre « de nombreuses mesures pour améliorer durablement sa structure de coûts et devenir nettement plus efficiente ». Ce qui implique de se séparer de l'usine de Hambach, à la stupeur du gouvernement français. Dans une déclaration, Bruno Le Maire a déclaré qu'il souhaitait que l'avenir du site soit « assuré », alors que l'usine, « moderne et exemplaire (…) a fait le choix de la transition écologique en produisant notamment des véhicules électriques ». Le ministre de l'Économie souligne également que le site est un symbole de la relation industrielle franco-allemande. L'usine emploie entre 1.400 et 1.500 salariés.
Qui va acheter l'usine ?
En 2015, les salariés avaient accepté un accord avec la direction prévoyant le retour aux 39 heures par semaine payées 37, avec un retour aux 35 heures en 2020. Daimler ne respectera pas sa promesse, au grand désespoir des salariés. Les syndicats indiquent que la direction a évoqué un « potentiel repreneur », mais au vu du contexte actuel, peu de concurrents ont réellement les moyens d'investir dans une telle acquisition. L'usine Mercedes a cependant un atout : elle est prête à la produire des véhicules électriques. Mais est-ce que cela sera suffisant ?