A Nice, comme dans d'autres grandes villes de France, le marché des ordures attise les convoitises... et fait l'objet de bien des tractations, parfois suspectes.
Après avoir hérité de l'incinérateur de Nice, que gérait sa filiale Sonitherm depuis 1978, Veolia vient de se voir renouveler pour 20 ans sa concession d'exploitation. Un marché de près d'1 milliard d'euros qui fait l'objet d'une enquête judiciaire demandée par le procureur de Nice.
Le sortant de l'appel d'offres de Nice reconduit contre toute attente
Alors que le contrat initial se terminait en 2018, il a fallu plus de 3 ans à la Métropole Nice Côte d'Azur pour boucler le dossier de délégation de service public (DSP). Durant cette procédure, le préfet des Alpes-Maritimes a mis à deux reprises en demeure l’exploitant pour non-respect du Code de l’environnement. La stupeur des observateurs a donc été grande quand Veolia est sorti vainqueur de cette consultation en obtenant une note de 55/55 sur l’un des critères techniques, devançant ainsi Suez.
Comme le souligne la lettre spécialisée Déchets Infos – qui vient de consacrer un fort riche et documenté dossier sur cette affaire < Salade niçoise sur le marché de l’incinérateur de Nice (dechets-infos.com) > – le président de la Métropole Nice Côte d’Azur, Christian Estrosi, avait lui-même paru peu convaincu par le verdict de la commission d’attribution, semblant prêt à embrasser les critiques avancées par son opposition lors du vote de cette délégation de service public (DSP). Le choix de Veolia se traduit en effet par un surcoût annuel de 3 millions d’euros pour la collectivité, et donc pour les contribuables de la communauté de communes ! Et pourtant...
Sans présumer de l’issue de cette affaire, elle illustre une nouvelle fois la complexité des marchés publics français, en particulier au niveau des collectivités, ou l'étanchéité entre intérêts et élus ou fonctionnaires territoriaux est parfois difficile à garantir...