Quand les décideurs s’inspirent des moines (5/8)

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Par Sébastien Henry Modifié le 18 mai 2012 à 3h36

« Même pour les moines, les obstacles à la pratique ne manquent pas. La fixité des horaires pour ces retours à l’essentiel et la pratique en communauté sont des réponses qu’ils ont trouvées pour les surmonter.

La fixité des horaires et la pratique en communauté

Les moines ne sont pas soumis aux mêmes perturbations quotidiennes qu’un dirigeant ou manager (ils reçoivent déjà moins d’e-mails et appels téléphoniques). Pourtant, en les rencontrant et en lisant leurs témoignages, on se rend vite compte que ces temps de prière et de méditation ne tombent pas toujours au bon moment. Il y a des jours où ils auraient mieux à faire, où ils ne sont tout simplement pas d’humeur. D’autres aussi, plus rares, où leur fait défaut la foi qui les a conduits à leur engagement radical.

Face à ces perturbations plus ou moins intenses, il existe un cadre de soutien : chaque jour, exactement aux mêmes heures, la communauté se réunit pour prier ou méditer. C’est un soutien considérable, qui permet de dépasser beaucoup de découragements.

Ce soutien communautaire est bien sûr impensable dans votre entreprise. Celle-ci n’est pas une communauté spirituelle et il serait absurde de mélanger les genres. Toutefois, instaurer une certaine rigueur dans votre pratique ne dépend que de vous. C’est une décision que vous pouvez prendre, comme vous en prenez beaucoup d’autres. Vous pouvez parfaitement décider que chaque jour au lever, à midi, l’après-midi à 5 heures et le soir avant de se coucher seront désormais des moments consacrés à prendre du recul.

Comment instaurer une telle fixité alors que la vie en entreprise est faite de beaucoup d’imprévus et d’urgences ? Est-ce vraiment réaliste, d’autant plus que vous n’avez déjà pas beaucoup de temps disponible ?

En tant que décideur, vous avez certainement constaté qu’une des clefs de votre succès est votre capacité à garder le cap sur les vraies priorités et à limiter l’occurrence des urgences par un travail d’anticipation permanent. Il y a aussi des réunions pour lesquelles vous interdisez toute perturbation extérieure. Pourquoi alors ne pas donner un haut niveau de priorité à ces temps de pratique et les protéger des perturbations possibles ?

Des impératifs se glisseront régulièrement pour bousculer votre pratique. Dans ma propre pratique, il arrive souvent que les temps que j’ai prévus soient avancés, repoussés et même passent à la trappe. Les rendez-vous avec des clients, les déplacements en avion, les réunions d’équipe et les moments où les soucis s’accumulent sont autant d’événements récurrents qui paraissent faire obstacle à la pratique.

Mais en étant parfaitement honnête avec soi-même, on s’aperçoit que les occasions de pratiquer sont innombrables, en dépit de ces obstacles. Il est possible de prévoir une fixité dans vos horaires de pratique tout en restant ouvert aux exceptions. De plus, les obstacles peuvent souvent se contourner : si un rendez-vous avec un client a dû être fixé à l’heure prévue de votre pratique, il vous reste toujours l’option de pratiquer juste avant ou juste après. De même, un déplacement en avion n’est pas un vrai obstacle : une certaine forme de pratique est possible dans l’avion, avant le décollage, après l’atterrissage, durant le vol, en faisant la queue pour la douane ou bien en attendant ses bagages.

Certains de ces exemples peuvent paraître surprenants, car ils sont loin de l’image que l’on se fait couramment de la pratique spirituelle. On ne l’imagine que dans un lieu calme et isolé. Mais, comme nous le verrons dans la section sur le travail, il est nécessaire de modifier cette perception, car elle est restrictive. »

Extrait du chapitre 4 – Prière et méditation – de l’ouvrage

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« Quand les décideurs s'inspirent des moines - 9 principes pour donner du sens à votre action »

de Sébastien Henry

Collection : Stratégies et Management, Dunod

2012 - 264 pages - 140 x 220 mm

EAN13 : 9782100572588 - Prix TTC France 22,90 €

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Diplômé de l’Essec, Sébastien Henry, 40 ans, a vécu une dizaine d’années en Asie où il a créé une entreprise spécialisée dans l’accompagnement des managers. Il est l'auteur de « Emotional intelligence and leadership in Asia » publié chez Wiley et parle 6 langues, dont le chinois et le japonais. Il vient de publier « Quand les décideurs s’inspirent des moines » aux éditions Dunod.

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