Le déficit de la sécu se fait atomiser : 39 milliards de plus en 2020

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 23 avril 2020 à 14h30
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2 MILLIARDS €En 2019, le déficit de la Sécurité sociale était proche de 2 milliards d'euros.

Confinement, mesures exceptionnelles, coût des soins, chômage partiel : le gouvernement a sorti le chéquier pour faire face au coronavirus Covid-19. Et la pandémie, si elle commence à se résorber en France, restera d’actualité durant des mois voire des années selon les spécialistes. Le déficit de la Sécurité sociale, de son côté, devrait être devenu un gouffre sans fond.

Gérald Darmanin : « c’est du jamais vu »

Auditionné par la Commission des affaires sociales du Sénat, le 22 avril 2020, Gérald Darmanin l’a reconnu : « c’est du jamais vu ». Même lors de la crise économique de 2008-2009, lorsque le déficit de la Sécurité sociale avait explosé, il n’avait pas atteint un tel niveau. En 2010, il avait établi un nouveau record… de « seulement » 28 milliards d’euros.

En 2020, selon les estimations encore très partielles du gouvernement, ce même déficit devrait atteindre 41 milliards d’euros, si ce n’est plus. Tout dépendra de l’évolution de la pandémie de Covid-19 dans les mois à venir. Alors que fin 2019 il était à 2 milliards d’euros, le déficit grimpera donc de 39 milliards d’euros en un an.

Les pertes ne sont pas encore toutes prises en compte

Ce montant, déjà astronomique, a de fortes chances d’augmenter : la croissance sera laminée, la France devrait connaître une récession de 8% voire plus en 2020, tandis que les dépenses de l’Ondam (Objectif national de dépenses d’Assurance maladie) ont été augmentées de 8 milliards d’euros.

La baisse de croissance va réduire les rentrées d’argent liées aux cotisations sociales : 20 milliards d’euros de moins… mais d’autres mesures sont dans les cartons comme l’annulation des cotisations et des charges de certaines entreprises durement touchées par le confinement. Des charges et cotisations qui, pour l’instant, ne sont que reportées mais que le gouvernement va devoir annuler s’il ne veut pas risquer des faillites.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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