59 % des Français estiment que la démission de Jérôme Cahuzac est un non-évènement pour la politique économique française

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Par Frédéric Latrobe Modifié le 21 mars 2013 à 19h11

A peine 3 jours après la démission du ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, le dernier sondage Tilder-LCI-OpinionWay en date de ce jeudi 21 mars, révèle que plus de la moitié des Français estime que cette démission n'entame pas la crédibilité économique et budgétaire de la France.

Ces résultats montrent l’extraordinaire décalage entre l’opinion et le débat médiatique au sujet de Jérôme Cahuzac. Depuis sa démission, outre la mise en avant à juste titre de la présomption d’innocence, toutes les qualités de gestionnaire rigoureux de l’ancien ministre sont rappelées. La classe politique, y compris la droite, n’hésite pas depuis deux jours à faire entrer Jérôme Cahuzac au Panthéon des ministres du Budget, dans un élan d’ailleurs relayé par les médias.

Cela se justifie, au-delà de la communication en forme d’hommage, car en presque un an, Jérôme Cahuzac aura effectivement contribué largement à organiser le sérieux de la politique économique et budgétaire de François Hollande. Mais pour les Français, son départ ne change rien et n’entame pas la crédibilité de la France. Jérôme Cahuzac, pilier du gouvernement pour les uns est donc un ministre comme les autres pour les Français. Sur le plan de la crédibilité française, c’est donc un non événement et de ce point de vue, François Hollande a eu raison d’organiser la communication sur son départ de façon rapide et expéditive.

L'autre question du sondage portait sur l'accord dit de "flexisécurité" signé entre le Medef et certains syndicats. Sur ce point, 80 % des sondés estiment que le Medef doit poursuivre le dialogue social et la négociation. Et sur ce point, les électeurs de gauche, lors de la dernière élection présidentielle puisque 74 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour, et 84 % des électeurs de François Hollande du premier tour également, sont favorables à plus de dialogue.

Là-aussi, ce qui ressort est le décalage entre le débat médiatique et l’opinion des Français. Les patrons et chefs d’entreprise demeurent aujourd’hui à la fois les mal aimés du gouvernement et d’une certaine manière, les victimes expiatoires de la crise. On aurait donc pu s’attendre à ce que le Medef fasse les frais de cette situation.

Or, il n’en est rien : on a là un plébiscite en faveur de la stratégie choisie par l’actuelle Présidente du Medef, Laurence Parisot, avec en toile de fond son illustration lors de l’accord sur la flexisécurité. Cela devrait inciter les partenaires sociaux à aller plus loin, sur les sujets à venir comme les retraites par exemple, dans le sens d’un dialogue social modernisé et mâture.

Par ailleurs, cela devrait inciter Laurence Parisot à accentuer en communication cette ligne de force stratégique sur le dialogue social dans sa bataille pour sa reconduction. C’est pour elle un acquis que les autres n’ont pas.

Fiche technique : Etude réalisée du 20 au 21 mars 2013 auprès d'un échantillon de 996 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L'échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d'âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d'agglomération et de région de résidence.

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Ancien chef du service politique à BFM Radio, Frédéric Latrobe est aujourd'hui directeur associé chez Tilder, un des leaders du conseil en communication pour les Directions Générales des grandes entreprises.

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