DieselGate : Renault, Volkswagen, Peugeot mis en examen… à qui le tour ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 10 juin 2021 à 9h26
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535 MILLIONS €Porsche a été condamnée à 535 millions d'euros d'amende en Allemagne dans le cadre du DieselGate.

La répression des fraudes avait ouvert, en 2017, une enquête contre Renault, Peugeot ou encore FCA Fiat Chrysler. C’était l’effet « DieselGate » : après la découverte de la tricherie par la firme de Wolfsburg, des analyses plus poussées sur les moteurs Diesel d’autres constructeurs avaient été lancées, avec quelques surprises au rendez-vous. Près de quatre ans plus tard, les mises en examen tombent.

Renault annonce, les autres groupes suivent

Le constructeur français Renault avait été le premier à dévoiler, le 8 juin 2021, que la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) l’avait mis en examen pour une soupçonnée « tromperie » : certains moteurs diesel du groupe au losange émettraient plus de pollution que les données relevées lors des tests officiels. Renault nie avoir triché, mais ce sera aux juges d’en décider.

Dans la foulée, le mercredi 9 juin 2021, Volkswagen, au centre du scandale qui lui a déjà coûté plus de 30 milliards de dollars en amendes et réparations, annonce avoir reçu sa mise en examen dès le mois de mai 2021. Le constructeur, qui a avoué la fraude, juge qu’il a déjà été condamné pour les voitures vendues en France dans le cadre de son procès en Allemagne où une amende d’un milliard d’euros lui a été infligée.

Dans la soirée du mercredi 9 juin 2021, c’est au tour de Peugeot d’annoncer sa mise en examen. Dernier constructeur d’une série qui pourrait potentiellement continuer : Stellantis, maison-mère de Peugeot depuis la fusion des groupes PSA et FCA, a déclaré également que les constructeurs Citroën et FCA Italy, filiales du groupe, seront entendus par les juges le 10 juin et en juillet 2021 pour une possible mise en examen également.

Des milliards d’euros d’amende à la clé ?

Comme Renault, Peugeot nie les faits, mais pour la DGCCRF, les groupes auraient mis en place une « stratégie globale visant à fabriquer des moteurs frauduleux, puis à les commercialiser ». Si Volkswagen a admis avoir utilisé un logiciel truqueur pour réduire les émissions de ses moteurs durant les tests d’homologation, Renault estime de son côté que les techniques mises en cause font partie intégrante de ses moteurs et n’avaient pas pour objectif de tromper le consommateur et les autorités.

Les constructeurs risquent très gros : s’ils ont dû sécuriser plus de 100 millions d’euros entre tous pour les potentielles amendes et indemnisations, sur demande des autorités, la sanction finale pourrait être bien plus lourde. La DGCCRF estime que Volkswagen risque une amende maximale de 19,7 milliards d’euros, Peugeot 5 milliards. Au lendemain d’une année 2020 très compliquée pour les constructeurs automobiles, c’est une très mauvaise nouvelle pour la relance.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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