Avec l’accord entre Volkswagen et son ex-PDG Martin Winterkorn, le 7 juin 2021, concernant le paiement de 11 millions d’euros à la suite de l’affaire du DieselGate, on pensait la triche aux émissions polluantes être un chapitre clos de l’histoire de l’industrie automobile. Loin s’en faut : c’est au tour de Renault de passer sur le banc des accusés.
Renault aurait triché aux tests antipollution
L’affaire est la même, c’est juste l’entreprise qui change : mardi 8 juin 2021, le groupe français Renault a annoncé avoir été mis en examen pour une soupçonnée triche aux émissions polluantes de ses moteurs Diesel. Des millions de voitures seraient concernées.
Une enquête avait été ouverte en France en 2017, à la suite du scandale du DieselGate qui a frappé Volkswagen. L’entreprise allemande, à qui le scandale a coûté plus de 30 milliards de dollars en amendes et dédommagements et qui n’en a pas encore terminé avec la justice, a avoué, finalement, avoir installé un logiciel truqueur sur ses moteurs : il permettait de réduire les émissions polluantes des moteurs diesel dès lors qu’un test d’homologation était réalisé.
Chez Renault, dès 2016, une différence de plus de 300% avait été identifiée par les enquêteurs de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) entre les émissions relevées lors des tests d’homologation et les émissions réelles sur route. Mais Renault nie en bloc et déclare que « ses véhicules ne sont pas équipés de logiciels de fraude aux dispositifs de dépollution ».
DieselGate : d’autres mises en examen à venir ?
L'affaire se terminera potentiellement devant des juges, mais est plus complexe que celle de Volkswagen : Renault juge que la limitation des émissions est liée à la conception des moteurs eux-mêmes et n’était pas une tentative de fraude, ce que toutefois semble contredire la CJUE (Cour de Justice de l’Union européenne), pour qui un dispositif qui limiterait les émissions ne saurait être conforme à la loi quand bien même son utilisation serait justifiée pour d’autres raisons.
Renault doit malgré tout se préparer au pire : le groupe a déclaré avoir l’obligation de déposer un cautionnement de 20 millions d’euros et de donner une garantie de 60 millions d’euros pour payer les possibles amendes, dommages et intérêts et consommateurs lésés. Un coup dur au lendemain d’une année terrible pour le groupe : 2020 s’est terminée avec une perte de plus de 8 milliards d’euros pour le constructeur au Losange.
Quant au DieselGate, il devrait faire parler encore de lui quelques temps, 6 ans après l’éclatement du scandale : PSA Peugeot-Citroën et FCA Fiat-Chrysler sont également soupçonnées de tricherie. Or, les deux groupes ont fusionné pour donner naissance à Stellantis en début d’année 2021.