Le jour où Disney a tenté de s’accaparer les droits sur des tweets

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 28 avril 2020 à 10h21
Maquette Starwars Cadeauxfolies
373,5 MILLIONS $Lors de sa première semaine en salle, Star Wars Episode IX a réalisé 373,5 millions de dollars d'entrées.

Les fans de Star Wars ont une journée qui leur est dédiée et qu’ils ont, en réalité, eux-mêmes créée au fil du temps : le 4 mai. En anglais, cette date se prononce « may the fourth (May 4th) », ce qui ressemble fortement à « may the Force », « que la Force » (soit avec toi), phrase emblématique de l’univers créé par George Lucas. Mais voilà que cette année 2020 Disney a tenté, en vain, de prendre les droits sur les tweets des fans.

Un tweet de Disney... et un bad buzz

L’équipe de communication de Disney n’avait sans doute pas pensé que ça pouvait mal tourner, mais les fans de Star Wars semblent encore remontés par le rachat, en 2014, de LucasFilms par Disney pour 4 milliards de dollars. Les fans les plus purs estiment que Disney a détruit la licence, même si quelques bonnes créations sont sorties de ce rachat.

Le 27 avril 2020, donc, le compte Twitter officiel de Disney+, le service streaming de Disney, a demandé aux fans de célébrer la saga Star Wars en publiant des tweets avec le hashtag #MayThe4th. Une habitude pour la communauté. Mais Disney+ a rajouté un deuxième tweet : « En partageant votre message avec nous en utilisant #MayThe4th, vous acceptez que nous utilisions le message et le nom de votre compte dans tous les médias et l’ensemble des cas stipulés dans nos conditions d’utilisation ». Naturellement, sans contrepartie.

La communauté de fans n’a vraiment pas apprécié le principe et le bad buzz est né. Espérant, sans doute, que Disney utilisera un algorithme pour sélectionner les messages, puisqu’on compte en quelques heures plus de 11.000 réponses aux deux tweets en question, les critiques ont fusé : certains accusent Disney de ne pas payer des impôts, d’autres de maltraiter leurs salariés…

Disney obligée de faire machine arrière et de préciser ses propos

Face au bad buzz, Disney a été contrainte d’écrire un nouveau tweet précisant qu’elle ne réclamait les droits sur les tweets que s’ils étaient une réponse directe aux tweets initiaux de son compte officiel, et non sur l’ensemble des tweets avec le hashtag #MayThe4th… mais le mal était fait. D’ailleurs, les internautes ont vu dans ce rétropédalage survenu plusieurs heures plus tard la preuve qu’ils avaient vu juste.

Il faut rappeler que, récemment, Disney a lancé une vaste campagne contre les fans de Star Wars afin de réclamer les droits d’images et produits dérivés créés par des artistes et des passionnés. Fin 2019, alors que la série The Mandalorian connaissait un succès grandissant, Disney s’est retrouvée piégée par un manque d’anticipation : aucun produit dérivé n’était disponible pour Noël alors que le personnage de Baby Yoda a créé le buzz. Les avocats de Disney ont donc attaqué et réclamé que soient retirées de la vente des peluches faites à la main par des créateurs, notamment sur la plateforme Etsy.

Un pied de nez fait à une communauté qui a grandi en créant en plus de 40 ans d'existence, à la main et sans devoir payer aucun droit, costumes, sabres-laser et même cours d'escrime.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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