A 12 jours des élections, rarement les partis extrémistes, qu'ils soient de gauche ou de droite, n'ont vu leur candidat aussi populaire dans les sondages. Forcément, cela inquiète les marchés financiers...
Des sueurs froides
A l'extrême-gauche, Jean-Luc Mélenchon est désormais crédité de 18 % des voix dans les sondages, soit un demi-point seulement de moins que le candidat Les Républicains François Fillon. Il faut dire qu'il bénéficie notamment du manque de popularité du candidat du Parti Socialiste Benoît Hamon (qui récolterait moins de 10 % des suffrages). A l'extrême-droite, Marine Le Pen caracole toujours en tête, avec 24 % des intentions de vote, selon le résultat du sondage "Rolling" Ifop - Fiducial pour Paris Match, CNews et Sud Radio publié le 11 avril 2017.
De quoi donner des sueurs froides aux marchés financiers, très inquiets à l'idée d'une éventuelle sortie de la France de l'euro et de l'Europe (comme le souhaite le Front National) ou d'une taxation à presque 100 % des revenus supérieurs à 20 fois le revenu médian (comme le souhaite le Front de Gauche).
Un risque "Mélenchon"
Preuve de leur inquiétude, l'écart de taux d'emprunt à dix ans entre la France et l'Allemagne voisine grimpe de nouveau, à 70 points de base, comme le souligne Les Echos. Il y a en ce moment un écart de 0,7 % entre les taux français et les taux allemand, contre 0,3 ou 0,4 % en temps normal. Rien de dramatique, mais c’est significatif tout de meme. Cela montre que les investisseurs ont désormais intégré un risque “Mélenchon”, après avoir déjà intégré un risque “Le Pen”.
Les marchés craignent également qu'en cas de victoire de l'un ou l'autre de ces deux candidats extrêmes, la France perde la confiance de l'Allemagne et de ses autres partenaires européens.