Un décalage entre l'offre et la demande. En théorie, la France compte d’un côté plus de 5 millions de chômeurs, et de l’autre près de 2 millions d’emplois dits vacants. Pôle emploi a publié son étude annuelle sur les besoins en main d’oeuvre.
20% des entreprises vont embaucher cette année
D'après l'étude, le nombre de chômeurs ne cesse d’augmenter, et le nombre d’emplois vacants ne cesse d’augmenter aussi depuis trois ans.
En 2015 par exemple, plus de 450.000 entreprises (essentiellement des grandes entreprises) disent vouloir embaucher, soit 20% des entreprises tricolores, en raison d’une nouvelle activité et du besoin de remplacer des personnes parties définitivement. Un record ! Elles devraient donc créer 1,7 million de postes. Un chiffre en hausse par rapport à l’année dernière (+2,3%). On ne peut que s'en réjouir !
Ces jobs sont alors considérés comme des emplois vacants.
Mais il y a fort à parier que nombre de ces offres d’emplois resteront lettre morte, faute de trouver le candidat au profil et aux compétences recherchés. Il faut reconnaître que bien souvent, il s’agit de postes à faible qualification, avec des salaires peu attractifs et des horaires de nuit ou morcelés, qui découragent les potentiels candidats.
Pôle Emploi dresse un panorama des secteurs qui recrutent le plus. Numéro un, les services, qui représentent 64% des besoins en main d'œuvre en France. Il s’agit donc des services à la personne (agents d'entretien, aides à domicile...), de l'hôtellerie-restauration (serveurs, cuisiniers...), des domaines scientifiques et techniques (ingénieurs, cadres R&D...), de la santé et l'action sociale (aides-soignants, animateurs...) et des services aux entreprises (nettoyage, sécurité).
Les secteurs de la métallurgie, la construction et le commerce sont ceux où les employeurs disent avoir le plus de difficultés à recruter. Au contraire, dans la banque ou l'enseignement, le recrutement ne pose pas de problèmes.
Bons derniers, les secteurs de l'industrie et de la construction, qui offrent désormais très peu d'opportunités de travail.
La faute à des chômeurs trop exigeants ?
Reste que comme l’explique Jean-Louis Zanda, chercheur à Pôle emploi dans un article paru dans le Nouvel Obs, "l'évaluation des emplois disponibles ou vacants est très floue" car "il peut s'agir de prévisions d'embauche, liées par exemple à un appel d'offres qui sera ou non remporté".
Quant à la prétendue mauvaise volonté des chômeurs, elle est fausse : les études de Pôle Emploi et du ministère du Travail démontrent au contraire combien ils sont prêts à d'importantes concessions.