Énergie : faute de nucléaire, la France se (re)tourne vers le charbon

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 29 novembre 2022 à 9h14
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77%Le nucléaire représente 77% de la production d'énergie électrique en France.

Tandis que les mois de janvier et février sont les plus froids de l’année, la France fait face à un problème de taille : la production électrique est au plus bas, à cause des problèmes sur les centrales nucléaires qui sont à l’arrêt. Résultat : la production est insuffisante… et le pays ne peut faire autrement que se tourner vers la pire des sources fossiles, le charbon.

Plus de charbon pour faire face à la pénurie d’électricité

En France, depuis 2019 et la loi énergie-climat, la France ne peut produire que 0,7 kilotonne d’équivalent CO2 par mégawattheure de puissance électrique installée, soit environ 700 heures de fonctionnement annuel pour une centrale à charbon. Le pays veut en effet les éliminer, celles-ci étant trop polluantes, et compte sur le nucléaire et les renouvelables pour compenser le manque de production.

Sauf que la crise de la Covid-19 est passée par là… et les centrales nucléaires sont à l’arrêt. Entre incidents, problèmes techniques et maintenance en retard, RTE annonce entre neuf et treize réacteurs nucléaires à l’arrêt en février 2022, sur les 56 que compte le parc français. Soit près de 20%… et une production électrique au plus bas.

Pour éviter un black-out, le gouvernement a donc fait une entorse à cette règle concernant la pollution de la production électrique… et relevé les plafonds.

Une électricité moins propre en janvier et février 2022

Dans un texte paru au Journal Officiel dimanche 6 janvier 2022, le gouvernement a donc relevé cette limite : le plafond est porté à 1 kilotonne par mégawattheure jusqu’à fin février 2022, et vaut également pour le mois de janvier 2022. Pour l’instant, le gouvernement ne compte pas prolonger cette exception, espérant qu’en mars 2022 la situation redevienne normale, notamment avec la hausse des températures et l’allongement des journées.

Le texte prévoit également une compensation : entre mars et décembre 2022, le plafond sera baissé à 0,6 kilotonne, avant de revenir à 0,7 kilotonne en 2023.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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