L’un des problèmes majeurs à régler c’est la manière dont l’Europe fixe le prix de l’électricité et nous ruine !

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Par Charles Sannat Publié le 6 septembre 2022 à 10h26
Energie Hausse Contenue Factures 1
200 MILLIARDS €L'IEA estime à 200 milliards d'euros les bénéfices exceptionnels de la crise énergétique.

J’étais l’invité d’Ecorama pour parler d’un sujet un peu technique avec la taxation éventuelle des surprofits des compagnies pétrolières et énergétiques !

En réalité le sujet est passionnant et bien plus vaste.

L’idée de taxer des profits qui seraient en « plus » pour que l’Etat redistribue après cet argent avec un effet de déperdition, de complexité et d’aubaine n’est jamais une bonne idée. Les usines à gaz restent des usines à gaz même si Poutine ne nous livre plus !

Le problème c’est de définir un surprofit. Et quand on commence à définir un surprofit on commence à pouvoir expliquer d’où vient le surprofit. Quand on connait les causes, qu’on les comprend, le problème n’est plus de taxer les surprofits mais de faire en sorte qu’ils ne soient plus possibles.

Rien de plus simple.

Il faut en finir avec le mode de fixation des prix de l’énergie qui sont indexés en Europe pour faire plaisir à l’Allemagne sur les prix… du gaz ! Hors les prix de production de l’électricité à base de charbon ou de nucléaire n’ont rien à voir avec les prix du gaz.

Enfin au moment où la BCE veut lutter contre l’inflation en montant les taux, je défend l’idée que ce n’est pas le sujet.

Notre inflation n’est pas monétaire (en majorité), le choc inflationniste que nous vivons est avant tout lié à l’explosion des prix de l’énergie en Europe.

Maîtriser cette hausse de l’énergie c’est limiter l’inflation annuelle en zone euro.

Nous y viendrons progressivement à ce raisonnement.

Il va falloir encore du temps et des souffrances pour que la BCE comme les dirigeants européens se rendent à l’évidence.

Monter les taux d’intérêt ne fait pas venir du gaz.

Monter ou baisser les taux n’aura aucun impact sur la production d’électricité.

Ce n’est pas un sujet monétaire.

C’est un sujet de l’économie réelle.

Penser que nous affrontons uniquement un problème monétaire est une erreur dramatique d’analyse.

Nous affrontons un problème énergétique réel, une crise diplomatique et une crise technique (fixation du prix de l’énergie en Europe).

Il y a bien un sujet monétaire, mais il n’est pas premier, il reste second et peut être traité largement dans un second temps.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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